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Soni Highland, pourquoi y aller ?

FEATURED Kansai Nara Nature Onsen

Pas pour le tourisme. Pas pour les attractions. Pas pour un quelconque événement culturel. On va à Soni Highland comme on partirait en pèlerinage. Comme on grimperait une montagne sans but précis, juste pour entendre le vent dans les hautes herbes et sentir l’air pur des montagnes de la préfecture de Nara.

On va à Soni Highland parce que c’est un lieu qui n’a pas besoin d’artifices. Ici, tout est brut, calme et lent. Et entre deux visites de temples et le bruit des restaurants, cela fait du bien. Une balade dans les hauteurs de Soni, c’est un voyage initiatique à la recherche de soi-même, ou d’un peu de paix intérieure, sans que ce soit trop ésotérique non plus. Juste… respirer. Marcher. Regarder les collines, les herbes hautes qui ondulent même quand il n’y a pas de vent. Se laisser traverser.

Soni Highlands à la tombée de la nuit

Et qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, on s’y rend quand même. Parce que c’est beau. Parce que cela fait du bien. Parce que c’est un endroit hors du temps, sans fioritures, qui nous pousse doucement à contempler le monde et, aussi, soi-même.

Plateau entre le ciel et les herbes hautes

Le plateau s’étire comme un lac d’altitude, ondulant sous le souffle du vent. À près de 700 m au-dessus du niveau de la mer, sous les contours des monts Kuroso (1038 m) et Kameyama (849 m), Soni Kōgen déploie ses herbes hautes, principalement les susuki (roseaux de Chine), et offre un rythme à part : au-dessus des arbres, à la limite des cieux.

En novembre, les tapis d’herbes, creusés par les premiers gels et la lumière rasante de l’automne, racontent une histoire peu commune : celle d’un paysage façonné à la fois par la nature et par l’Homme. Ici, ces herbes étaient autrefois récoltées pour couvrir les toits des maisons. Ce qui impose aujourd’hui cette étendue d’or et d’argent, c’est à la fois des décennies de tradition et une forte volonté de préservation.

  • Soni Highland


    tourist attraction
  • Taroji, Soni, Uda District, Nara 633-1202, Japan
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Une randonnée douce à Soni Highland

Marcher sur le plateau, c’est une opportunité de ralentir, de pleinement se détendre et surtout de se ressourcer. Quel que soit votre âge, votre condition physique ou votre niveau athlétique, vous pourrez suivre aisément les ondulations du relief. Et lors de cette promenade lente, on observe les creux, on écoute les herbes bruire et on s’abandonne au temps.

Randonnée au Japon
Photo : 663highland

Quel que soit le temps – pluie fine qui enveloppe le haut des montagnes, neige qui adoucit chaque contour, vent qui couche les herbes sous sa force – l’expérience reste la même : une communion, un peu sauvage, avec ce qui reste d’un pan de l’histoire et de l’architecture traditionnelle japonaise. On ne vient pas ici pour « faire », mais pour être. Pour respirer l’air de la montagne, sentir la saison passer sur soi et déposer en nous une forme de paix et de calme, parfois très utile après un voyage intense à travers le Japon !

Au fil des saisons

Soni Kōgen n’est pas un décor passif. Il danse, selon la lumière, selon l’heure et selon la saison. En automne, l’heure dorée enlace chaque brin. En été, c’est un camaïeu de bleu et de vert intense qui s’offre aux visiteurs. En hiver, les herbes mortes prennent des teintes graphite, et si vous avez la chance d’être présent un jour de chute de neige, l’ambiance en devient d’autant plus silencieuse et magique. Et si la visite prend une tournure initiatique, c’est parce que le lieu l’impose. On ne photographiera pas seulement un paysage, on devient ce paysage. On ressent le poids de l’air, le mouvement des herbes, l’absence du bruit autre que celui du vent. Et dans ce vide fécond, notre propre rythme s’accorde à celui des montagnes.

Nature brute à Nara

C’est pour cela que l’on va à Soni : pas pour l’adrénaline ou le monument, mais pour se fondre, lentement, dans quelque chose de plus grand et de plus simple.

Accès et côté pratique de Soni Highland

Soni n’est pas le genre d’endroit que l’on trouve par hasard (et c’est tant mieux). Pour y arriver, il faut faire un petit effort et disposer d’un véhicule, ce qui, au fond, fait déjà partie de l’expérience. Le village est niché à l’extrémité est de la préfecture de Nara, dans le district d’Uda, tout près de la frontière avec Mie. Depuis Kyoto ou Osaka, il faut compter environ trois heures en transports, ou à peine deux heures en voiture.

En train, le plus simple est d’arriver jusqu’à la station Haibara sur la ligne Kintetsu Osaka. De là, il est possible de louer une voiture directement à la gare (il y a une petite agence juste à côté, avec parfois des modèles disponibles, même à la dernière minute : Galaxy Car Rental), ou prendre un bus local jusqu’à Soni. Mais autant être honnête : les bus sont rares et ne laissent pas beaucoup de marge pour explorer. C’est pourquoi je recommande vivement de louer une voiture.

  • Galaxy Car Rental


    car rental
  • 798 Haibarahagihara, Uda, Nara 633-0253, Japan
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La route jusqu’au plateau est sinueuse, mais bien entretenue, et magnifique en toute saison. Le plateau lui-même est accessible à pied depuis le petit parking principal (payant). Un sentier est aménagé pour longer les hautes herbes ou monter plus haut jusqu’aux crêtes si vous souhaitez profiter d’un panorama complet sur toute la vallée. Pour une pause, il y a quelques bancs et tables de pique-nique rustiques dans le bas du plateau et à proximité du parking, on trouve le petit centre d’accueil touristique. Là-bas, on y vend des snacks et l’on propose des toilettes propres. Et pour couronner le tout, en bas, à quelques minutes en voiture, se trouve Okame no Yu, le onsen idéal pour conclure une journée de marche.

Le onsen parfait pour finir la journée

Après avoir marché dans les hautes herbes, contemplé les vallées embrumées et photographié les crêtes dorées jusqu’à la tombée du jour… il n’y a pas de plus belle façon de clore la journée qu’en glissant ses jambes fatiguées dans les eaux chaudes d’un onsen. Et à Soni Highland, il y a l’incontournable Okame no Yu.

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Situé au pied du plateau, ce bain public n’a rien d’un établissement touristique classique. L’architecture est sobre, l’accueil chaleureux, les bassins sont en pierre naturelle, la lumière est douce, et depuis la grande baie vitrée, on aperçoit encore les montagnes, devenues presque noires à mesure que le ciel s’embrase, puis s’éteint. Quand la nuit tombe, il n’est pas rare d’observer une voûte céleste parfaitement dégagée, saupoudrée d’étoiles. Le silence est total, ou presque. Juste le ruissellement de l’eau, et son propre souffle. On oublie les kilomètres, on oublie le froid, on oublie les notifications.

Soni Highland, une expérience unique

Et pour prolonger le plaisir, dans le même établissement : un petit restaurant local qui sert des plats simples, mais excellents, souvent à base de produits locaux, y compris les fameux gibiers de la région (pour les amateurs), ou des tempura de légumes de saison. Rien d’extravagant. Juste ce qu’il faut pour retrouver des forces avant de rentrer. Mais attention, le last order est à 19h30 !

Conclusion ? Marcher à son rythme !

On ne va pas à Soni Highland pour « voir quelque chose ». On y va pour se voir soi-même, un peu différemment. Pour sentir l’air qui remue les graminées, suivre les mouvements des nuages, et se laisser porter. Alors, si vous passez par la préfecture de Nara, ne vous arrêtez pas qu’aux daims ou aux temples. Prenez une voiture, montez dans les montagnes, laissez le silence s’installer. Et offrez-vous une parenthèse dans ce paysage hors du temps.


Cet article a été publié dans FEATURED, Kansai, Nara, Nature, Onsen, Randonnée, Saisons et étiqueté par Coline Emilie Aguirre. Marquer le lien permanent.

Coline Emilie Aguirre

Coline Aguirre est photographe et consultante en immobilier, vivant dans la campagne japonaise, plus précisément dans la région de Nara. Passionnée par l’architecture, les kimonos et les trésors cachés de la vie rurale au Japon, elle explore et raconte, à travers ses images et ses mots, la beauté des lieux oubliés. Fondatrice de Maison Coco, elle accompagne également les étrangers dans leurs projets d’installation et/ou d’achat de maisons traditionnelles au Japon.

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