Entre mer et montagnes, Kobe offre un vaste panel de paysages très diversifiés. La ville est connue non seulement pour son délicieux boeuf de Kobe qui fond sous la langue, mais aussi à cause du séisme qui la frappa en 1995. Il arrive encore que cette ville ne soit pas appréciée à sa juste valeur à cause de son aspect « pas assez japonais », un aspect en réalité dû à son histoire très en lien avec l’Occident qui la façonna telle que nous la connaissons aujourd’hui. Pourtant, cette ville maritime ne manque pas d’intérêt, bien au contraire, se perdre dans ses rues réserve de bien jolies surprises. Ainsi, à quelques pas de la gare JR Motomachi se trouve le seul et unique jardin japonais de Kobe, le Sorakuen 相楽園.
Sorakuen, un jardin en connexion avec son passé
Le jardin de Sorakuen appartenait autrefois à l’un des ancêtres de l’ancien maire de Kobe. En 1941, il devint la propriété de la ville et fut alors ouvert au public. Puis pour couronner le tout, en 2006 il obtient fut inscrit au patrimoine national en tant que lieu de beauté pittoresque.
À mon arrivée, je fus accueillie par une immense porte d’entrée qui rappelle celle des châteaux japonais. En arrivant au guichet, je suis agréablement surprise de découvrir qu’ils disposent d’un guide du jardin en français. Je m’engage alors dans une allée bordée de grosses pierres, d’arbustes d’azalées, de pins et d’imposantes lanternes en pierres. Je m’arrête d’abord devant les anciennes écuries dont les briques rouges font écho au liens historiques de Kobe avec l’Europe. Celles-ci se trouvent juste à coté de la maison Hassam. Il s’agit d’une superbe bâtisse où se mêlent habilement style oriental et style occidental.
Une oasis au milieu du béton à Kobe
Je me dirige ensuite vers une plus petite porte, celle qui annonce l’entrée du jardin. Une allée petite et étroite mène à ce vaste jardin qui s’organise autour d’un étang. De toute beauté, cet oasis rassemble toutes les caractéristiques d’un jardin japonais. De superbes lanternes en pierres de toutes tailles et aux formes variées. Un pont qui traverse un étang peuplé par des carpes koï. Une ravissante maison de thé nichée dans un écrin de nature luxuriante… On est bien au cœur de la culture japonaise.
Des chemins de pierre serpentent autour de l’étang. Ils passent sous un petit tunnel, près de plusieurs petites cascades, et sous de nombreux érables et autres arbres.
Une intrigante structure en bois se tient près de l’étang. Il s’agit d’un funayakata, un bateau de plaisance. Durant l’ère Edo c’est le seigneur du fief de Himeji qui s’en servait pour faire des croisières sur les rivières. Mais celui qu’on trouve aujourd’hui dans le jardin Sorakuen n’est pas d’époque, il fut reconstruit sur place en 1980 pour y être conservé et fut classé au Patrimoine Culturel. De près comme de loin, il est vraiment beau, je me demande à quoi ressemble l’intérieur.
Funayakata,
le bateau de plaisanceUne des 27 lanternes
du jardinKanshintei,
le pavillon de thé
Le Sorakuen est un jardin magnifique et paisible dans lequel il est agréable de se promener quelle que soit la saison. C’est l’endroit idéal pour se couper du monde, car curieusement, les bruits de circulation de la ville qui l’entoure deviennent inaudibles à l’intérieur du jardin. Et après s’y être baladé, il est aussi possible de contempler son agencement harmonieux depuis le café qui le surplombe, The Sorakuen.