Vous vous demanderez peut-être, lors de votre voyage au Japon, pourquoi certains visiteurs repartent des temples bouddhistes ou des sanctuaires shintō avec un carnet sous le bras. Il existe en effet une tradition très suivie par les Japonais qui consiste à demander le sceau (goshuin) d’un lieu de culte qui sera apposé sur un carnet spécial (goshuinchō ).
Qu’est ce qu’un goshuin ?
Le goshuin (御朱印), qui signifie littéralement « sceau/tampon rouge », fait partie intégrante de la culture qui entoure les cultes shintō et bouddhistes au Japon. Que vous soyez un passionné ou un voyageur curieux, il est impossible de ne pas se rendre dans un temple ou un sanctuaire lors d’un voyage dans l’Archipel. Et c’est dans ces lieux de culte que vous trouverez ces fameux sceaux, dignes représentants d’une très ancienne tradition. Il fut un temps, il était obligatoire de faire une retraite spirituelle et/ou d’écrire des sutras (prières) pour recevoir le tampon d’un sanctuaire ou d’un temple. Aujourd’hui, tous les visiteurs peuvent faire tamponner facilement leur carnet moyennant 300¥à 500¥(de 2 à 3€ environ).
Quel carnet doit-on se procurer pour recevoir son goshuin ?
Le goshuinchō est le carnet qui sert à recevoir les goshuin ou tampons des lieux de culte. Vous pouvez en trouver pour moins de 2000¥(soit moins de 12€) dans n’importe quel temple ou sanctuaire d’une certaine importance (comme le Kiyomizudera de Kyoto) ou dans n’importe quelle papeterie japonaise. Le goshuinchō est conçu en format accordéon, ce qui permet de l’ouvrir sur toute sa longueur pour révéler l’intégralité de vos souvenirs de visite. La qualité du papier est telle que l’encre y est rapidement absorbée, évitant ainsi les inconvénients souvent associés à ce type de calligraphie. Chaque lieu de culte qui propose ce service a son propre tampon, daté du jour de votre passage, qui plus est. En faisant tamponner votre goshuinchō, vous gardez donc une trace unique de vos visites ! Une collection autant qu’un souvenir.
Comment les goshuin sont-ils conçus ?
Chaque goshuin est réalisé à la main de manière unique par les moines ou prêtres du temple ou sanctuaire qu’ils représentent. Le tampon est d’abord trempé dans de l’encre rouge (il peut y avoir plusieurs tampons différents pour un même lieu de culte), puis le goshuin est complété à la main par une calligraphie qui fait office de signature officielle du temple ou du sanctuaire. Les sites les plus touristiques proposent de temps à autre une transcription en anglais du goshuin du lieu pour faciliter la signification du sceau.
Comment recevoir un sceau sur son goshuinchō ?
Une fois votre goshuinchō en main, vous pouvez partir à la découverte des temples et sanctuaires. Il suffira simplement de chercher les panneaux indiquant « goshuin (御朱印) ». En général, vous les trouverez près des stands de porte-bonheurs et de plaques votives. Vous pourrez ensuite demander « Goshuin itadakemasuka » (qui signifie littéralement « Est-ce que vous proposez des goshuin ? » ou « Puis-je recevoir un goshuin ? »), mais le simple fait de se présenter avec son carnet en main permet à la personne en face de cerner immédiatement la demande. Il se peut qu’en cas d’absence de personnel ou lors d’événements spéciaux que le goshuin soit préparé à l’avance, sur une feuille de papier qu’il faudra ensuite coller dans son carnet.
Faire de son goshuinchō le plus original qui soit
Selon le calendrier nippon, la saison ou l’itinéraire de votre voyage au Japon, il y a aura toujours de belles opportunités pour obtenir des sceaux originaux pour embellir votre goshuinchō. Les saisons sont particulièrement propices à la recherche de ces goshuin. Vous pouvez ainsi recevoir un tampon « fleuri » au sanctuaire Sakura de Tokyo, au printemps, ou un goshuin aux couleurs des hortensias au temple Shogenji de Gunma. A l’inverse, il est également possible de trouver des goshuin des plus simples, comme avec le sceau du plus important sanctuaire du pays, le Ise Jingu, ou des goshuin au tracé unique, comme avec le sceau à la forme reptilienne du sanctuaire Yoshiwara de Tokyo. Le visiteur n’a que l’embarras du choix pour façonner son carnet de sceaux et le rendre le plus unique qui soit.
Partir à la recherche de nouveaux sceaux pour son goshuinchō
Il y aura toujours de beaux goshuin sur votre chemin, quel que soit le type de voyage que vous entreprenez. Mais si vous souhaitez d’abord vérifier à quoi ressemble le tampon goshuin d’un temple ou d’un sanctuaire sur Google images, avant de vous y rendre, vous pouvez très bien faire une recherche avec des mots clés, comme, par exemple, avec 東京御朱印 (tampon goshuin de Tokyo). C’est un moyen ludique d’explorer le Japon, surtout si vous appréciez la visite des lieux sacrés et/ou que vous êtes un collectionneur né ! C’est un vrai régal d’entamer une collection de sceaux goshuin et de carnets goshuinchō. Vous prendrez alors énormément de plaisir à regarder de temps en temps votre carnet pour vous rappeler tel ou tel endroit visité lors de vos voyages au Japon.
Mise à jour par Julien Loock.
Article original publié le 24/04/2018, dernière mise à jour le 21/05/2024