fbpx Skip to main content

Lorsque je pris place à bord de mon canoë kayak, la première pensée qui me vint en tête fut « mais qui peut bien être la première personne à avoir eu cette idée ? » J’ai déjà fait du canoë dans quelques baies calmes sur l’océan, ou dans des rivières de montagne, mais c’était la première fois que je faisais du canoë kayak… dans un canal d’irrigation au milieu de la campagne japonaise !

Et bien, c’est un passionné de kayak résidant dans la région qui a eu cette idée en 2014. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il a dû y avoir un peu d’alcool et quelques amis déjantés impliqués dans cette histoire. Après avoir obtenu l’autorisation des agriculteurs de la région, il a mis au point un parcours d’une trentaine de minutes qui s’étend sur 2 km, pour un voyage qui semble tout droit sorti d’un film d’action.

Un parcours de kayak dans les terres fertiles de Kikuchi

Cette aventure qui porte le nom d’Ideventure (ide veut dire canal d’irrigation en japonais) prend place à Kikuchi, une ville rurale au nord de la préfecture de Kumamoto, connue pour ses eaux de source cristallines. En fait, l’eau fraiche qui coule dans les canaux d’irrigation vient tout droit de la célèbre source souterraine Aso Kuju. Cette merveilleuse eau de source maintient les terres de Kikuchi vertes et fertiles, ce qui permet d’y récolter l’un des riz japonais les plus raffinés. La ville de Kikuchi se trouve à 1h40 de route depuis Fukuoka, la plus grande ville de Kyushu.

Pour prendre part à l’Ideventure, je me suis rendu au Kikuchi Furusato Suigen Koryukan, un centre communautaire pittoresque construit dans un ancien lycée rénové. Comme beaucoup de petites villes japonaises, Kikuchi trouve toujours un moyen de réutiliser ses vieux bâtiments et d’en faire profiter les habitants. Le Koryukan en est un bel exemple.

J’ai garé ma voiture sur le grand parking gratuit du Koryukan, et j’ai acheté mon ticket pour l’Ideventure. Il existe deux parcours : un parcours de 700 m (1 000 yens), plutôt pour les enfants et qui se fait en 10 minutes, et un parcours long, le « Mabu » (3 000 yen), 2 km qui se font en 30 minutes et qui traversent quelques tunnels qui peuvent être assez longs et effrayants.

C’est ici que j’ai rencontré les guides expérimentés qui m’ont expliqué l’histoire de ces parcours de kayak atypiques et me donnèrent les consignes de sécurité à suivre durant notre traversée, qui commence en pleine campagne. Chaque canoë kayak peut accueillir jusqu’à deux personnes et les départs se font par groupes auxquels peuvent se joindre 16 participants au maximum. Quatre créneaux horaire sont proposés chaque jour. Il s’agit d’une activité estivale qui ne peut se pratiquer qu’entre juillet et fin septembre.

Le parcours passe par une partie du Haru-Ide, un système d’irrigation construit en 1698 afin d’irriguer les rizières. Le canal est composé de 450 mètres de tunnels, ce qui était plutôt exceptionnel pour l’époque. La construction fut classée au patrimoine mondial de l’irrigation en 2019.

Le circuit commence par longer paisiblement d’immenses rizières au milieu de forêts d’arbres et de bambous et passe parfois sous des ponts. Mais très vite on prend de la vitesse avant d’arriver à la partie la plus excitante : un tunnel de 300 mètres de long que l’on traverse plongé dans l’obscurité, lancé à une vitesse effrénée. Oubliez Tokyo Disneyland ou Universal Studio Japan, c’est ici que les amateurs de sensations fortes devraient se rendre.

Le canal est si étroit que vous vous sentirez filer à une vitesse bien supérieure que celle à laquelle vous naviguez réellement. Les 30 minutes du circuit semblèrent passer en à peine 30 secondes et à peine étais-je arrivé que j’étais déjà prêt à refaire un tour. Il arrive souvent que l’on doive se servir d’un bambou pour éloigner le canoë du bord afin de maintenir notre vitesse. Il ne s’agit clairement pas d’une paisible ballade reposante !

Sur le chemin du retour j’ai pu tranquillement admirer les magnifiques paysages de Kikuchi. Il ne me fut pas difficile de comprendre pourquoi tant de gens tombent amoureux de la région nord de Kumamoto et veulent y revenir tout au long de l’année.

Si l’Ideventure ne se pratique qu’en été, il y a bien d’autres choses à faire et à voir à Kumamoto. Depuis Fukuoka, le nord de Kumamoto est facilement accessible par la route, et je vous recommande de louer une voiture pour vous rendre dans la région. Vous ne pourrez que mieux profiter de ces paysages de campagnes et de la beauté de la nature que l’on trouve dans cette partie du Japon.

Mais si vous n’avez pas la possibilité de conduire au Japon, une navette de bus gratuite dessert 4 villes de la région nord de Kumamoto : Tamana, Nagomi, Yamaga et Kikuchi. La navette part de l’aéroport de Kumamoto et de la gare JR de Kumamoto. Vous trouverez tous les détails sur leur site internet et dans ce PDF. (La navette roule uniquement en Novembre 2019 et en Janvier et Février 2020).

Les photos qui illustrent cet article ont été prises par Danny et par l’équipe de Voyapon.

Ideventure Experience (uniquement de juillet à septembre)

Vous pourrez réserver une place dans le créneau horaire de votre choix au Kikuchi Furusato Suigen Koryukan
Adresse : 1600 Haru, Kikuchi city, Kumamoto Prefecture
Téléphone : 0968-27-0102

Ce qu’il faut prendre :
Des vêtements qui peuvent prendre l’eau (maillot de bain etc.), un t-shirt à manches longues (pour se protéger des piqures d’insectes et de l’abrasion des herbes sur la peau), des chaussures résistantes à l’eau, un chapeau, et une bouteille d’eau.

Ideventure イデベンチャー
Site internet : https://www.suigen.org/page0129.html (uniquement en japonais)

Se rendre au Kikuchi Furusato Suigen Koryukan

Depuis l’aéroport de Fukuoka : environ 1h30 en voiture
Depuis l’aéroport d’Oita : environ 2h en voiture
Depuis l’aéroport de Kumamoto : environ 40mn en voiture

Article original écrit par Todd Fong
Traduction par Joachim Ducos

Article réalisé en partenariat avec le siège administratif de la région Nord de Kumamoto.

Todd Fong

Todd Fong

Freelance writer, photographer, and mentor. Japan-based, Oaktown (Oakland, California) born. Freelance writing and photography work includes Lonely Planet, Voyapon, Metropolis Japan, and many regional tourism websites around Japan.

https://www.toddfong.com

Laisser un commentaire