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Une multitude de raisons diverses et variées peuvent motiver l’organisation d’un voyage. Le Japon et sa capitale, Tokyo, n’échappent évidemment pas à cette règle. L’archipel attire par sa nature, sa culture ou encore sa gastronomie. L’art, aussi, est un domaine passionnant qui enthousiasme les voyageurs du monde. La calligraphie, l’ukiyo-e ou encore le butoh font partie des exemples les plus célèbres. Et quid du 10ème art ? Depuis plusieurs décennies, le jeu vidéo s’est immiscé dans la vie quotidienne d’un vaste nombre de foyers. Le Japon, grand précurseur dans ce domaine, est donc devenu, au fil des ans, un eldorado pour les aficionados de gaming. Tokyo en tête. Pixels et aventures numériques vous y attendent.

Salles d’arcade et salons, antres des amoureux de jeu vidéo

Pour vivre pleinement une expérience vidéoludique à Tokyo, certains lieux nous viennent irrémédiablement à l’esprit. Les salles d’arcade et les salons événementiels en font partie… pour notre plus grand plaisir.

Bornes d’arcade et pixels

Les salles d’arcade, ou « Game Center » (ゲームセンター), font partie du paysage local depuis les années 1970. Mais c’est surtout dans les années 80 que ces espaces vidéoludiques ont prospéré. Une décennie d’âge d’or qui aura façonné le monde du jeu vidéo, grâce à ces lieux de vie et de rencontres. L’avancée technologique aura aussi permis la production de jeux et de machines, pour toujours plus de sensations et d’expériences immersives. Et, encore aujourd’hui, ces salles d’arcade continuent d’être un élément distinctif de la culture japonaise, bien que leur popularité ait diminué avec l’avènement des consoles et des jeux mobiles. On en trouve toujours à Akihabara ou Nakano, mais aussi aux quatre coins de Tokyo… en fouillant bien. Certaines ont su conserver l’ambiance des salles d’antan, comme Mikado, à Takadanobaba, avec son étage abritant d’anciennes machines à perte de vue.

Certes, le secteur des salles d’arcade à Tokyo est en déclin, marqué par certaines fermetures emblématiques, comme celle du SEGA Building 2 à Akihabara. En tout, près de 8000 salles ont disparu en une décennie. Mais ne soyons pas si alarmistes, des salles d’arcade continuent de fonctionner, pour notre plus grand plaisir. Il est toujours possible de se retrouver en sous-sol, des pièces de 100 yen dans les poches, prêt à enchaîner des parties de Tekken au joystick, de Mario Kart au volant ou de Taiko no Tatsujin aux bâtons. Il n’est d’ailleurs pas rare de tomber nez à nez avec une salle d’arcade confidentielle lovée au milieu d’une shotengai, les allées commerçantes couvertes.

Les salons tokyoïtes du jeu vidéo

Sans surprise, Tokyo reste une plaque tournante majeure pour l’industrie du jeu vidéo. La capitale japonaise accueille plusieurs salons importants qui attirent des professionnels et des fans du monde entier. Une raison de plus de réserver un billet d’avion pour vivre ces événements cultes. En tête, le Tokyo Game Show, ou TGS, pour les intimes. Ce salon est l’un des plus grands événements du 10ème art au monde. Se déroulant au Makuhari Messe (à Chiba, près de Tokyo), en septembre, le TGS permet aux amoureux de jeu vidéo de découvrir les dernières nouveautés en matière de jeux, consoles et technologies. Bien entendu, les éditeurs nippons sont légion, avec Capcom, Bandai Namco, Konami et Square Enix, pour ne citer qu’eux. Le salon est ouvert à tous, une fois les journées presse clôturées. Une aubaine pour les voyageurs gamers.

Final Fantasy VII Rebirth

Pour assouvir son désir de jeux indépendants, un marché ô combien dynamique, plusieurs événements annuels viennent ponctuer l’agenda vidéoludique de la capitale. Que ce soit le BitSummit Roadshow, un événement satellite du génial BitSummit de Kyoto, ou le récent Tokyo Indie Games Summit en mars, il y en a pour tous les goûts. Ces événements sont l’occasion rêvée de prolonger son aventure pixélisée à Tokyo et de ressentir le pouls de l’industrie japonaise du 10ème art. De quoi repartir avec des souvenirs plein la tête et des goodies en tout genre dans les valises.

Le shopping, pour assouvir sa passion et faire grandir sa collection

Une menace inéluctable plane sur les voyageurs les plus matérialistes au Japon. Ne pas dépenser à outrance tu ne pourras point, telle serait l’inexorable destinée de tout voyage dans l’archipel. Et les fans de jeux vidéo le savent, Tokyo est une caverne d’Ali baba infinie.

Virée shopping à Tokyo

Les tentations sont omniprésentes. L’image de la tentaculaire Tokyo, en tant que temple de la consommation, n’est pas usurpée.  Si vous vous promenez à Akihabara ou Nakano, les quartiers historiques du 10ème art et de la pop culture au Japon, vous serez inlassablement attiré par les centaines de boutiques aux néons hypnotisants. Qu’elles aient pignon sur rue ou qu’elles se nichent au sous-sol d’un immeuble brinquebalant, les boutiques de jeux vidéo font tourner les têtes. Parmi les dignes représentants tokyoïtes, notons la chaîne Mandarake et sa succursale Complex, l’un des fleurons du genre. Un étage complet dédié aux jeux vidéo, vintage et contemporain, vous y attend. D’autres boutiques indépendantes, comme Retro Game Camp, ne demandent qu’à être fouillées de fond en comble. Attention tout de même, le boom du retrogaming a entraîné, comme par magie (noire), une hausse significative des prix.

La virée shopping ne se limite pas aux anciennes cartouches ou autres consoles vintage de notre enfance. Oh que non ! L’industrie du jeu vidéo a vu naître une multitude (le mot est faible) d’offres annexes, de merchandising à outrance et de produits en tout genre. Ainsi, on retrouve à Tokyo un grand nombre de Pokémon Center, caverne aux trésors pour les nostalgiques de la première génération de Pokémon Rouge et Vert. Le 6ème étage du Parco, à Shibuya, abrite, aux côtés du Pokémon Center, le célèbre Nintendo Store, qui ravira les fans de la firme de Kyoto, et le Capcom Store. Outre les boutiques physiques, Tokyo recèle aussi un grand nombre de pop-up stores, qui fleurissent aux quatre coins de la capitale. Les 30 ans de la Playstation n’ont pas échappé à la règle, avec plusieurs boutiques éphémères.

Les magasins de seconde main

Vous pensiez que seuls les magasins indépendants et les grandes enseignes spécialisées seraient une menace pour votre budget otaku ? Navré de vous dire que les magasins de seconde main au Japon sont de véritables mines d’or insoupçonnées. Ils sont partout ! Et même si l’idée d’un magasin d’occasion rassure le porte-monnaie, la réalité nous rattrape bien vite. Certes, il est toujours possible de trouver de bonnes affaires (surtout en banlieue de Tokyo), mais l’offre gargantuesque de ce type de boutique vient compléter celle des boutiques traditionnelles. On pense y faire des économies, on en ressort le sac plein.

La chaîne mythique des OFF, BookOff, HobbyOff et HardOff fait partie des incontournables. Plusieurs points de vente se trouvent dans Tokyo, mais ils sont également éparpillés en banlieue, plus ou moins proches. On y trouve, en occasion (voire neufs), des consoles vintage ou modernes, des jeux vidéo multiplateformes, des figurines de personnages du monde du 10ème art, des raretés exclusives au marché nippon… La liste est longue. La spécialité de ces magasins permet de cibler directement ses besoins (HardOff pour les consoles et les jeux, HobbyOff pour les jouets et les figurines…). Mais il n’est pas rare de trouver des jeux vidéo dans les BookOff également, surtout dans les BookOff Super Bazaar. Vous voilà prévenus.

Le jeu vidéo, une thématique de divertissement omniprésente

Après quelques parties dans des salles d’arcade et virées shopping à travers Tokyo, nous voilà enfin rassasié ? Pas vraiment, car Tokyo et le 10ème art ont encore beaucoup à offrir.

Une offre en constante évolution

L’univers du jeu vidéo inspire, c’est un fait. Et Tokyo en est le parfait exemple. Il est ainsi possible d’assouvir sa passion du jeu vidéo en dehors des boutiques et salles d’arcade. Les cafés thématiques en sont la preuve. À Akihabara, il est possible de s’attabler au Square Enix Cafe pour une pause bien méritée ou de déguster un dessert à l’effigie de Dragon Quest au Luida’s bar. À Nihonbashi, vous pouvez siroter une boisson fantaisiste à l’image d’Ectoplasma en regardant Pikachu danser au Pokémon Café. De nombreux exemples figurent parmi l’offre de la capitale en matière de divertissement lié au 10ème art.

Faire une pause, c’est bien. Jouer, c’est mieux. On vous conseille, pour cela, Tokyo Video Gamers et Game Bar A-Button à Akihabara ou Star Club et 8bit Cafe à Shinjuku. Ces endroits, tenus par des passionnés, fourmillent de détails liés au monde du jeu vidéo. Il est également possible de jouer à des jeux, pour rendre l’expérience on ne peut plus satisfaisante. Et si vous êtes du côté de Nakano, ne manquez pas le Coffee Zingaro, le nouveau café d’inspiration rétro de Takashi Murakami, où sont exposées ses œuvres d’art et des consoles de jeu. Siroter un verre en jouant, assis, au Donkey Kong de 1981… oui, c’est aussi possible !

À la chasse aux événements éphémères

C’est une donnée plus délicate à appréhender lorsqu’on prévoit un séjour à Tokyo, bien en avance. De nombreux événements éphémères ponctuent la vie quotidienne dans la capitale et certains sont directement ou indirectement liés aux jeux vidéo. L’élégant quartier de Marunouchi, près de la gare de Tokyo, a ainsi été le théâtre de festivités aux couleurs du célèbre plombier italien et de sa clique pour fêter Noël 2024. Un stamp rally a même été organisé pour le plaisir des petits… et des grands. Des sapins et des couronnes de Noël à l’effigie de Peach, Mario et Bowser, on en redemande. Parmi d’autres récents exemples, le Shibuya Parco a fêté le 5ème anniversaire de Death Stranding, avec une exposition d’art spéciale. Un événement Pikmin Bloom a aussi été organisé au Tokyo Dome City.

La clé ? Rester à l’affût de l’actualité, car le terrain de jeu est infini. Azabudai Hills, à Minato, nous dévoile ainsi une exposition spéciale d’artisanat Pokémon, Pokemon x Kogeiten, avec un menu exclusif proposé à l’Azabudai Hills Gallery Cafe. Et le Tokyo International Forum a vibré au son des applaudissements des fans de Final Fantasy lors des concerts événements Distant Worlds: music from FINAL FANTASY, en 2024. Et que dire des konbini qui proposent régulièrement des loteries Ichiban Kuji aux caisses, souvent dédiées aux jeux vidéo (de Mario à Zelda en passant par Final Fantasy) ? Ou encore des célèbres machines gashapon dont les séries vont et viennent (et disparaissent) au gré du temps ? Qu’importent les dates de votre voyage, il y a de fortes chances qu’un événement éphémère dédié aux jeux vidéo se déroule à Tokyo. Bonne chasse !

La capitale nippone et l’industrie du jeu vidéo sont intimement liées. Un fait qui ravit au plus haut point les amoureux du 10ème art, qui voient, en Tokyo, une mégalopole de pixels. Salles d’arcade, magasins, quartiers, bars ou encore salons, l’offre omniprésente nous rappelle qu’il fait bon voyager à Tokyo quand on vit et pense jeu vidéo. Il y a de quoi s’y perdre et faire fondre ses économies. Mais, une chose est sûre, on en redemande ! La mission de Tokyo de nous faire rêver ne risque pas de s’achever de sitôt.

Julien Loock

Julien Loock

Après des années d’allers-retours entre Paris et Tokyo, je décide, fin 2016, de poser ma valise pour de bon dans la capitale nippone. Grâce à la liberté du journalisme freelance, je prends plaisir à arpenter régulièrement l’Archipel en train, avec ma plume et mon carnet griffonné, pour assouvir ma soif de découverte et élargir mes connaissances sur ce pays si fascinant.