[L’édition 2020 d’Ondeko festival a été annulée en raison du coronavirus.]
L’île de Sado, située au large de Niigata dans la Mer du Japon, est une île aux influences culturelles riches et variées. En résultent bon nombre de traditions folkloriques et religieuses transmises de génération en génération. Parmi elles, le Ondeko, une danse effectuée par des démons au son de percussions. Une forme d’art extrêmement populaire sur l’île que j’ai eu la chance d’observer et que je partage avec vous dans cet article.
Histoire et origines
Si les origines de cette forme de danse des démons sont assez floues, les premières apparitions de la danse sur l’île remonteraient au 17ème siècle et auraient petit à petit abouties à la forme encore pratiquée aujourd’hui.
Ou devrais-je plutôt dire les formes, car sur l’île de Sado on distingue cinq styles de danse différents, variant selon les régions. Mais malgré les centaines de troupes différentes et les variations dans cette danse traditionnelle, l’objectif est à chaque fois le même : prier pour de bonnes récoltes, une bonne pêche et la bonne santé des familles.
Festival Ondeko de Hayoshi
Ma toute première expérience en tant que spectatrice de danse et percussions Ondeko se déroulait dans le hameau de Hayoshi, non loin du port de Ryotsu sur l’île de Sado. Lors d’un petit festival, le type de danse Ondeko auquel j’assistais comprenait deux démons, ou oni. Un mâle aux cheveux foncés et à la gueule fermée, et un autre démon femelle aux cheveux clairs et à la gueule ouverte.
Les deux protagonistes ne dansaient pas en même temps mais à tour de rôle, au rythme de percussions variant légèrement de l’un à l’autre. Plus fort et marqué pour le démon mâle et plus doux et subtil pour le démon femelle.
M’attendant à un festival traditionnel comme on se l’imagine, les danseurs paradant dans l’artère principale du village au milieu de la foule, je fus assez surprise de découvrir un format tout autre ! En l’échange d’offrandes, la troupe se déplaçait en fait de maison en maison dans les ruelles du hameau, allant éloigner les mauvais esprits de chacun de ces foyers. Au total pas plus d’une quinzaine de personnes pour une ambiance beaucoup plus intimiste.
Suivre la troupe parmi les locaux
En plus de quatre danseurs se relayant pour incarner les démons, le cortège principal était formé de deux personnes pour porter et déplacer le tambour décoré de quelques feuilles de bambou ainsi que de plusieurs percussionnistes jouant à tour de rôle.
Tous revêtent une même veste aux couleurs du festival, d’un bleu et rouge très vif. Pour les démons en revanche, le tout est beaucoup plus travaillé et comprend de nombreuses couches de tissus. On retrouve par ailleurs sur leur pantalon et leur torse le même symbole que celui dessiné sur le tambour.
Quant à leurs masques, pouvant varier légèrement d’une troupe de Ondeko à l’autre, ceux-ci étaient munis de cornes et de très longs cheveux, ajoutant au caractère dramatique de la danse.
Je me retrouve donc ainsi dans les petites rues de ce hameau à suivre la troupe de maison en maison. À chaque fois la procédure est la même. Le tambour est installé face à la porte d’entrée de la maison, que les maîtres des lieux prennent bien soin d’ouvrir. Ceux-ci ne manquent d’ailleurs pas de distribuer quelques collations et boissons, il s’agit d’un festival après tout ! La danse peut ensuite démarrer, d’abord avec le démon mâle puis le démon femelle. Celui-ci s’approche d’abord tranquillement du tambour jusqu’à aller le frapper. L’intensité du rythme comme des mouvements augmente graduellement jusqu’à devenir assez puissante.
Le démon se tourne alternativement vers le tambour et vers la maison, dans laquelle il va jusqu’à entrer par moment.
Derrière les masques effrayants et l’aspect religieux de ce rituel, l’ambiance est pourtant décontractée et bon enfant. Toute la troupe est ravie de me faire partager leur tradition et me font même essayer le tambour ! Bref je ne repartais pas déçue de cette performance d’Ondeko, une opportunité unique de s’immerger dans la riche culture de l’île de Sado.
Se rendre sur l’île de Sado
Depuis Tokyo : D’abord rejoindre Niigata. Le trajet Tokyo-Niigata se fait très facilement en train via la ligne de Shinkansen Joetsu. Compter environ 2 heures. Il vous faudra ensuite emprunter un ferry depuis le port de Niigata, situé à seulement 3km de la gare.
Les ferrys de Sado Kisen font le trajet depuis Niigata jusqu’au port de Ryotsu sur l’île de Sado plusieurs fois par jour. Vous pourrez opter pour un ferry express pour un trajet d’une petite heure ou pour le ferry classique effectuant la liaison en 2h30 environ. Voici leur site internet (disponible en anglais) pour plus d’informations sur les horaires et tarifs.
Vous pourrez également vous munir du Sado Niigata pass, comprenant un pass bus d’un jour dans Niigata, le trajet aller-retour de la gare de Niigata au départ du ferry, le trajet aller-retour en ferry pour rejoindre l’île de Sado ainsi qu’un pass bus de 3 jours sur l’île. Le tout au tarif avantageux de 4000 yen par adulte et 2000 par enfant. Retrouvez plus d’informations par ici. Pour se déplacer sur l’île, il est bien sûr également possible de louer une voiture sur place ou d’emprunter un taxi.
Depuis Kanazawa : Rejoindre le port de Naoetsu via la ligne de Shinkansen Hokuriku puis un bus local, avant de prendre le ferry pour rejoindre le port d’Ogi. N’hésitez pas à consulter le site internet de la compagnie de ferry pour plus de détails.
Vous pouvez également profiter du Sado Joetsu Pass comprenant un ticket avec usage illimité pendant 2 jours de la ligne de train Echigo Tokimeki, un trajet en bus aller-retour de la gare JR Joetsu-Myoko jusqu’à l’embarcadère du ferry Sado Kisen Naoetsu ainsi que les tickets aller-retour en ferry. Le pass est à 7000 yen par adulte et 3500 yen pour les enfants. Pour se déplacer sur l’île, il est bien sûr également possible de louer une voiture sur place ou d’emprunter un taxi.
Plus de détails sur les transports dans un précédent article Voyapon juste ici.
Informations pratiques
Pour plus d’informations sur ce festival Ondeko et les autres traditions de l’île, rendez-vous sur le site internet de l’office du tourisme de Sado.
Besoin de plus d’informations ? Vous pouvez retrouver toutes les informations à jour sur l’histoire de Sado, les sites touristiques, les hébergements, la gastronomie et les transports ici.
[cft format=0]Article réalisé en partenariat avec l’île de Sado.