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Vegan Izakaya Nowhere : un nouveau restaurant végane près de la Tokyo Skytree

Culture Izakaya Tokyo Végétarien et végétalien

Au cours de la dernière décennie, le véganisme a connu une nette progression en termes de sensibilisation et d’acceptation au Japon, même s’il reste encore loin d’être un mode de vie courant. Aujourd’hui, il devient même de plus en plus rare de rencontrer quelqu’un qui ne connaît pas la cuisine végane ou qui considère cela comme un concept inhabituel. Cette familiarité croissante a facilité l’accès à des options de restauration pour les véganes. Mais trouver un izakaya 居酒屋 (un type de bar-restaurant japonais populaire) entièrement végane relevait, jusqu’à récemment, de l’impensable.

Intérieur de Nowhere, izakaya végane à Tokyo

Pourtant, à seulement six minutes à pied de la Tokyo Skytree, et non loin de la station d’Asakusa et du temple Sensō-ji, Nowhere incarne exactement cela. Toute la nourriture est faite maison à partir d’ingrédients végétaux de saison et d’origine locale, apportant une touche nouvelle et savoureuse à une sélection irrésistible et réconfortante de classiques de la cuisine japonaise. L’intérieur chaleureux et l’ambiance accueillante offrent le cadre idéal pour que véganes et non-véganes puissent boire, manger, se détendre et profiter pleinement de l’expérience izakaya.

  • Vegan Izakaya Nowhere


    establishment, food, point_of_interest
  • 1-chōme-8-2 Mukōjima, Sumida City, Tokyo 131-0033, Japan
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Nowhere, un concept d’izakaya végane

Née à Tokyo, mais ayant grandi à Aomori, Yuki Koyama, la propriétaire charismatique de Nowhere, a passé plusieurs années à étudier au Royaume-Uni au milieu des années 1990. C’est là qu’elle a rencontré son mari et découvert le végétarisme, avant de devenir une végane convaincue. En 2017, elle ouvre hallogallo, un petit bar végane populaire à Nakano qui accueillait des soirées DJ et divers événements. Tout allait bien jusqu’à ce que la pandémie de 2020 force sa fermeture. Cependant, il n’aura pas fallu longtemps à Mme Koyama pour envisager une sorte de renaissance.

Elle explique : « Quand la pandémie a éclaté, pour éviter la foule et ne pas aller dans les bars ou restaurants, mon mari et moi avons commencé à faire de longues promenades à travers la ville, qui nous menaient souvent à Asakusa, où nous nous asseyions près de la rivière, près d’Azumabashi. Le sentiment d’espace, d’air libre et la vitalité du quartier nous ont vraiment séduits. C’est en étant assise là que l’idée a germé, une idée vers laquelle tendre et espérer, quand la situation s’améliorerait. »

Les izakaya jouent un rôle important dans la vie sociale japonaise. Les voyageurs comme les résidents sont attirés par cette atmosphère chaleureuse et décontractée dans laquelle on se détend, un peu comme à la maison, en commandant à boire et à manger selon ses envies.

Le restaurant végane Nowhere et la Sky Tree

« J’ai toujours adoré cette ambiance, mais en tant que végane depuis plus de dix ans, et végétarienne bien avant cela, j’ai bien sûr souvent trouvé le choix de nourriture et de boissons très limité, parfois même réduit à néant — ce qui enlève une bonne part de plaisir, évidemment », nous dit Mme Koyama avec une pointe de regret. « Je me suis demandé s’il ne serait pas possible de créer un izakaya vraiment authentique, où véganes et non-véganes pourraient partager cette même convivialité, avec une nourriture et des boissons délicieuses, sans aucune restriction. Nowhere est ma tentative de réponse à cette question. »

Une esthétique chaleureuse et familière

En pénétrant dans l’izakaya Nowhere, les visiteurs sont immédiatement saisis par une impression de chaleur et de convivialité. Mme Koyama et son mari ont décoré le lieu principalement à l’aide d’objets qu’ils ont amassés au fil des années dans des marchés aux puces, magasins de recyclage, etc. En fouillant dans cette collection à la recherche des éléments les plus « wa » 和 (de style japonais), ils ont assemblé une sélection joyeusement rétro, folklorique et légèrement pop. Le tout crée une atmosphère chaleureuse, un peu hors du commun, mais néanmoins familière.

Le nom de l’izakaya provient de deux sources principales : l’album Nowhere du groupe britannique de shoegaze Ride sorti en 1990, et le roman de science-fiction socialiste utopique News from Nowhere de William Morris, publié en 1890. Pour Mme Koyama, Nowhere évoque les heures tranquilles et joyeuses que l’on peut passer dans un izakaya entre amis ou en famille.

Décoration de l'intérieur

Le logo, dessiné par son mari illustrateur, s’inspire des nombreux ponts qui enjambent la rivière Sumida, en particulier Azumabashi. Il représente de manière très stylisée un pont, avec une pleine lune qui brille au-dessus et se reflète dans la rivière en dessous. « Le lien avec le nom vient de l’idée qu’un pont, tout en reliant deux endroits, n’est pas vraiment un lieu en soi, et que le milieu du pont est souvent un bon endroit pour faire une pause et apprécier ce qui nous entoure », explique Mme Koyama.

Nowhere, izakaya végane à Tokyo

Grande amatrice de musique, la native d’Aomori a veillé à intégrer cet aspect à l’identité de Nowhere. En fond sonore, on entend un mélange ensoleillé et discret de musique pop japonaise, des années 1950 à nos jours, avec des artistes tels que YMO, Masumi Hara, Mioko Yamaguchi, Flipper’s Guitar, Cibo Matto, Oeil et Yuragi.

Menu végane

La nourriture et les boissons proposées sont une réinterprétation de plats classiques et traditionnels que l’on trouve dans les izakaya, le genre de gourmandises dont les véganes sont généralement privés, comme le katsu de « jambon » en tranche épaisse, le karaage croustillant ou encore les gyoza. Parmi les autres incontournables, on trouve une salade au wasabi parfumée, des edamame au shichimi et au poivre du Sichuan, des légumes marinés de saison, du furofuki daikon et une soupe miso qui nous réconforte avec son goût familier.

La carte des boissons est elle aussi 100 % végane, avec de la bière et du vin (au verre ou à la bouteille), ainsi qu’un large choix de shochu et de nihonshu (saké). On apprécie particulièrement le tonyu (lait de soja) au matcha, avec ou sans shochu. Des boissons et de la bière sans alcool sont également disponibles pour celles et ceux qui souhaitent éviter l’alcool.

Nowhere attire un mélange de clients véganes et non-véganes, y compris de nombreux visiteurs étrangers, mais aussi des Japonais locaux, de plus en plus curieux de découvrir une cuisine végétale. « Nous avons fait de notre mieux pour que la nourriture plaise à tout le monde », affirme Mme Koyama. « Et le fait que les clients locaux reviennent nous voir semble prouver que nous avons visé juste. »

Traduit de l’anglais par Julien Loock.