Fukui au Japon, un voyage entre histoire, culture et… dinosaures

Située sur l’île principale de Honshu, la préfecture de Fukui au Japon fait partie de la région pittoresque du Hokuriku. Elle est bordée au nord par la mer du Japon et au sud par les montagnes qui la séparent des préfectures voisines de Gifu et Ishikawa. Fukui est surtout célèbre pour son incontournable musée des dinosaures, l’un des plus réputés du pays. Ne soyez donc pas surpris de croiser des statues de dinosaures à la gare de Fukui ou disséminées un peu partout dans la région. Un clin d’œil ludique à son riche patrimoine paléontologique.

Le musée des dinosaures à Fukui au Japon

Situé dans la ville de Katsuyama, le musée préfectoral des dinosaures de Fukui est un musée consacré aux dinosaures. Ouvert le 14 juillet 2000, c’est le plus important musée du Japon consacré à ces reptiles.

Histoire : pourquoi un musée des dinosaures, ici, à Fukui ?

Le musée des dinosaures de Fukui a vu le jour en réponse aux nombreuses découvertes de fossiles effectuées dans la région. Ces vestiges proviennent principalement du gisement de Kitadani, un site paléontologique majeur dont les spécimens sont aujourd’hui exposés au musée. En 1988, Kitadani est officiellement devenu le cinquième site de découverte de dinosaures au Japon. L’exploration scientifique du gisement a véritablement pris son essor à partir de 1989, marquant le début d’une aventure paléontologique encore active aujourd’hui.

Une aile spéciale de la grande salle d’exposition est dédiée aux dinosaures découverts à Fukui dans le gisement de Kitadani :

• Fukuiraptor kitadaniensis (2000) : Classé parmi la super-famille des Allosauroidea et la famille des Neovenatoridae.
• Fukuisaurus tetoriensis (2003) : un Iguanodontidae.
• Fukuititan nipponensis (2007) : le premier sauropode japonais à avoir été nommé.
• Koshisaurus katsuyama (2008) : un Iguanodontidae. 
• Fukuivenator paradoxus (2007) : un Maniraptoriformes dont le squelette est complet à 70 %.

Visite et activités du musée

Le musée des dinosaures de Fukui s’étend sur quatre étages, mais la visite débute au sous-sol, cœur de l’expérience immersive. On y découvre d’abord une galerie de fossiles qui mène à la salle d’exposition principale, où sont présentés de nombreux squelettes de dinosaures ainsi que des animatroniques impressionnants recréant l’aspect vivant de ces créatures préhistoriques. Le musée propose également un espace cinéma, où un court-métrage d’animation met en scène l’univers du musée avec sa mascotte attachante. Un « mini lab » interactif permet aux visiteurs de manipuler de véritables fossiles, rendant la découverte encore plus tangible.

Entre le printemps et l’automne, les visiteurs peuvent même s’initier à la paléontologie grâce à des activités d’excavation en plein air, sur un site spécialement aménagé dans le parc. On y trouve également des répliques de dinosaures grandeur nature et de fossiles, disséminées un peu partout pour prolonger l’aventure à ciel ouvert.

Les falaises Tojinbo

Tojinbo (東尋坊) est le nom d’une succession de falaises basaltiques situées dans la préfecture de Fukui au Japon. Elles s’étendent sur 1 km le long de la mer du Japon. Les rochers des falaises se sont initialement formés il y a 12 à 13 millions d’années suite à diverses activités volcaniques. Leur forme est le résultat d’années d’érosion causées par les vagues de la mer.

Au Japon, Tojinbo est aussi tristement connu pour les suicides. Selon les statistiques, jusqu’à 25 personnes se suicident tous les ans en sautant des plus de 20 m de haut des falaises.

Le temple Eihei-ji

C’est, non loin de la ville de Fukui, niché dans une forêt de cèdres à flanc de montagne, que se trouve le temple Eihei-ji. Surnommé le « temple de la paix éternelle », il est issu du courant bouddhiste Soto Zen. Fondé en 1244 au cœur de la préfecture de Fukui, le temple a, comme beaucoup de lieux au Japon, été malheureusement victime d’incendies.

La visite de cet imposant complexe religieux commence dans le hall Kichijakaku, puis direction la salle Sanshokaku pour admirer ses 230 superbes peintures circulaires qui ornent le plafond. On peut ensuite librement circuler entre les autres bâtiments connectés par des passerelles. Un lieu idéal pour profiter de la beauté des saisons, comme la neige en hiver ou les koyo en automne.

L’île sacrée de Oshima

L’île d’Oshima est une petite île sacrée d’à peine 2 km de circonférence. On peut y accéder en traversant un joli pont rouge vermillon qui m’a rappelé celui de Uji. Le cœur de l’île, assez sauvage, abrite le sanctuaire shintoïste Ominato.

Oshima est bordée par la mer du Japon, non loin des falaises de Tojinbo. D’ailleurs, d’après une légende locale, faire le tour de l’île dans le sens inverse des aiguilles d’une montre porterait malheur. Un détail que j’ai découvert après ma visite.

Le château de Maruoka

Le château de Maruoka, ou « le château du brouillard », se trouve entre les villes de Sakai et de Fukui. C’est l’un des plus anciens donjons du Japon. D’abord érigé en 1576, il fut totalement détruit après un tremblement de terre en 1948, puis reconstruit en 1955 avec des matériaux de récupération. Considéré par beaucoup comme un élément majeur de l’histoire de l’architecture japonaise, le château de Maruoka figure au patrimoine culturel du Japon.

L’intérieur est vide, mais les escaliers, très raides, permettent de monter au dernier étage pour profiter d’une vue panoramique. Dans le parc qui l’entoure, des camélias et des cerisiers rythment les saisons.

Passer une nuit au Hakujukan, à Fukui au Japon

Pour vivre un moment de calme et d’exception au cœur d’Eihei-ji, je recommande chaleureusement de passer la nuit au Hakujukan, un ryokan situé à seulement quelques pas de l’entrée du temple. Cet établissement haut de gamme, directement géré par les équipes du monastère, offre un cadre serein et reposant après une journée passée à explorer les lieux.

Séjourner au Hakujukan, c’est surtout avoir la chance unique de prendre part au premier service du matin. Assister à cette cérémonie, rythmée par les chants d’une centaine de moines, dans l’obscurité paisible de l’aube, est une expérience inoubliable. Le silence, presque sacré, enveloppe le site avant que la lumière du jour ne vienne doucement réveiller la nature alentour. Le temps de quelques instants, on a l’impression qu’Eihei-ji nous appartient.

Comment se rendre dans la préfecture de Fukui au Japon ?

Depuis mars 2024, Fukui est directement desservie par le train à grande vitesse, grâce à l’extension de la ligne Hokuriku Shinkansen. Cela facilite grandement l’accès depuis la capitale et d’autres grandes villes. On peut se rendre aussi à Fukui en train express JR depuis Osaka, Kyoto, Nagoya ou Kanazawa. Il est également possible de rejoindre Fukui en bus longue distance ou en voiture, pour ceux qui préfèrent voyager par la route.

Visiter la préfecture de Fukui a été une très belle surprise pour moi, car cette région reste encore peu connue, même au Japon. J’ai été sincèrement étonnée par la richesse de ce qu’elle a à offrir. La découverte du musée des dinosaures m’a particulièrement marquée. C’est une visite à la fois pédagogique, bien conçue, et idéale à partager en famille, notamment avec des enfants. J’ai également été captivée par les magnifiques peintures qui ornent le plafond du temple Eihei-ji, un lieu empreint de sérénité. Et bien sûr, profiter des onsens à cette période de l’année a été un vrai bonheur. Un moment de détente parfait pour conclure chaque journée.

Photographies : Eva Colomera et Julien Loock.