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Article réalisé en partenariat avec le Bureau des transports du district de Kinki

Figure centrale de la littérature japonaise du XIXème siècle, Akiko Yosano est originaire de Sakai dans la préfecture d’Osaka. Connue pour ses poèmes et ses romans engagés dans lesquels elle donne une place nouvelle aux femmes ou se révolte contre la guerre, Akiko Yosano fut l’une des premières féministes japonaises. Partons sur les traces de cette pionnière du féminisme japonais dans sa ville d’origine, à Sakai.

Portrait d'Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Un musée retraçant la vie d’Akiko Yosano

Le Sakai Plaza of Rikyu and Akiko est un musée retraçant la vie des deux figures les plus importantes de la ville de Sakai. Sen no Rikyu, maître dans l’art de la cérémonie du thé, et Akiko Yosano. Née en 1878, elle commence à écrire jeune et ses premiers poèmes courts sont publiés lorsqu’elle a une vingtaine d’années.

Manuscrits d'Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Certains de ses manuscrits sont exposés dans le musée. On pourrait penser que l’intérêt de tels manuscrits est très relatif pour qui ne connaît pas l’écriture japonaise. Mais la plupart des Japonais eux-mêmes ont bien du mal à déchiffrer l’écriture manuscrite de Akiko. Même sans en comprendre le sens, on peut tenter de saisir l’intention, la personnalité de la poétesse, dans la beauté de ses caractères qui s’allongent et se prolongent gracieusement.

Musée dédié à Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Reconstitution de la maison d'Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Mariée à un poète japonais, elle fonde une famille et aura 13 enfants. Mais les poèmes de son mari se vendant de plus en plus mal, Akiko écrira avec acharnement et donnera des conférence, faisant ainsi vivre leur famille. On trouve dans le musée une reproduction de la maison d’Akiko et de certaines des pièces dans lesquelles elle travaillait.

Reconstitution d'une pièce de travail d'Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Akiko passera sa vie à défendre les droits des femmes. Elle défend l’idée d’une société où les femmes peuvent être indépendantes financièrement et où les hommes s’investissent dans l’éducation des enfants. Durant sa jeunesse elle est également opposée aux idées nationalistes et, pacifiste convaincue, elle écrira contre l’absurdité de la guerre, ce qui lui vaut alors de nombreuses critiques. Au total elle écrira plus de 50 000 poèmes dits tanka, une forme de poèmes courts très codifiés qui peuvent être considérés comme les ancêtres des haiku.

Sur les traces de Akiko Yosano à Sakai

Si Akiko Yosano finit par déménager à Tokyo, elle passa une grande partie de sa vie à Sakai. Le sanctuaire de Aguchi fait partie des lieux qui ont influencé le travail d’Akiko. Très vieux sanctuaire fondé au troisième siècle, il est dédié au dieu de la fertilité.

Sanctuaire d'Aguchi, ayant joué un rôle dans la vie de Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Plaque en l'honneur de Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Ce sanctuaire serait à l’origine du romantisme omniprésent dans l’œuvre d’Akiko. Le sanctuaire lui rend aujourd’hui hommage et une plaque y est installée en son honneur.

Temple Hongwanji Sakai Betsuin, qui joua un rôle dans la vie de Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Temple Hongwanji Sakai Betsuin, qui joua un rôle dans la vie de Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Un autre temple inspira le travail d’Akiko. Il s’agit du temple de Hongwanji Sakai Betsuin. Temple fondé au treizième siècle, il hébergea les bureaux de la préfecture de Sakai entre 1871 et 1881. Le hall de ce temple inspira à Akiko un poème qui est aujourd’hui inscrit à l’entrée du temple :

« Depuis la genèse, nous bâtissons assidus, un grand édifice. Je me permets moi aussi, d’y enfoncer un petit clou d’or. »

Un poème qui exprime la volonté de vouloir laisser une trace de notre passage sur terre.

Shochuzan Kakuoji, temple d'importance dans la vie d'Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Shochuzan Kakuoji, temple d'importance dans la vie d'Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

A quelques dizaines de mètres du temple de Hongwanji Sakai Betsuin se trouve un autre temple d’importance dans la vie d’Akiko. Il s’agit du temple de Shochuzan Kakuoji. Le moine à la tête de ce temple à l’époque d’Akiko s’appelait Tetsunan Kono. Akiko se lia d’amitié avec Tetsunan. Il la présenta à Tekkan, un poète mais aussi éditeur qui deviendra plus tard le mari d’Akiko.

Portrait d'Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Monument commémoratif à Shochuzan Kakuoji, temple d'importance dans la vie d'Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Tous les ans, le 29 mai, le temple organise une cérémonie pour célébrer l’anniversaire de la poétesse. À l’intérieur de ce petit temple, on trouve à présent un monument dédié à Akiko. Sur une plaque, un de ses poèmes s’affiche fièrement :

« Âgée de 20 ans, qu’elle est fière de ses cheveux flottant sous le peigne. Elle est naturellement belle, au printemps de sa vie. »

Un poème qui venait défier tous les principes de la société japonaise de l’époque. Une femme devait alors être humble, ne pas se mettre en avant, rester dans l’ombre…

Monument commémoratif à l'emplacement de l'ancienne maison d'Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Monument commémoratif à l'emplacement de l'ancienne maison d'Akiko Yosano, poétesse originaire de Sakai, Osaka, région de Kinki, Japon

Enfin on peut se rendre sur le lieu où se trouvait la maison d’Akiko. Il n’en reste littéralement plus rien aujourd’hui. L’emplacement de sa maison ayant été victime de l’urbanisation de Sakai, une route passe aujourd’hui à l’endroit où Akiko a vécu. Mais un monument commémoratif a été installé et la reproduction d’un dessin de l’époque donne un aperçu de ce à quoi ressemblait le quartier à la fin du XIXème siècle.

Joachim Ducos

Joachim Ducos

Passionné par le cinéma japonais, j'ai voulu découvrir la vie quotidienne de ce pays que je ne connaissais qu'à travers la fiction. En 2017 je quittais ma France natale pour poser mes valises à Tokyo sans savoir que j'y resterai si longtemps. Après presque deux années à poursuivre mes activités de photographe et de vidéaste en parcourant l'archipel japonais, le Japon exerce toujours sur moi une mystérieuse fascination qui me pousse à vouloir en explorer chaque recoin.

tokidokiyuki.fr/

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