Le Hokuriku Arch Pass est un titre de transport ferroviaire qui rend hommage au Hokuriku (北陸), une ancienne région côtière au nord-ouest du Japon qui fut particulièrement prospère entre l’époque de Heian et l’époque d’Edo. Relativement peu connue par les touristes internationaux, cette région est pourtant très riche en culture et en gastronomie.
De plus, elle est traversée par multiples lignes de train, dont le Hokuriku Shinkansen, sur la « Nouvelle Route d’Or » qui relie les grandes villes de Tokyo et de Kyoto. Voici un itinéraire culturel et gourmet qui passe par les six préfectures de cette route dorée, en profitant pleinement des sept jours consécutifs de voyage que permet le Hokuriku Arch Pass.
Tokyo : vie féodale et fauconnerie au Jardin de Hamarikyu
Commencez votre voyage dans la capitale, en vous promenant dans le Jardin de Hamarikyu (浜離宮恩賜庭園), un jardin typique des villas de daimyo de l’époque d’Edo. C’est ici que la famille du shogunat pratiquait la fauconnerie et la chasse aux canards autour des étangs, dont un alimenté par de l’eau de mer. Aujourd’hui, c’est une oasis de paix et de verdure près du port de Tokyo, où les gratte-ciel se reflètent dans l’étang principal sur lequel repose un salon de thé. Vous pouvez même accéder par bateau au coin est du jardin.
Une agréable promenade vous mène en haut d’un petit belvédère, passant par de nombreux ponts en bois, à travers des bosquets ombragés où se trouve un pin âgé de 300 ans. On y trouve une grande variété de fleurs au printemps et en été, de merveilleuses feuilles mortes en automne et différentes espèces de canard en hiver. Pour un spectacle vraiment extraordinaire, rendez-vous y pendant les premiers jours du nouvel an, lorsqu’on peut découvrir une démonstration palpitante de fauconnerie moderne au sein du jardin.
Accès | Station Shiodome (汐留) ou Tsukijishijo (築地市場) sur la ligne de métro Toei Oedo |
Plus d’informations | Site internet officiel (en japonais) |
Cuisine japonaise entre tradition et modernité au restaurant Hinokizaka
Le restaurant Hinokizaka (ひのきざか) se trouve à l’intérieur de l’hôtel Ritz Carlton, dans le quartier animé de Roppongi à Tokyo. Sa cuisine japonaise de haute qualité est toujours de saison, en commençant par le menu de luxe de cuisine traditionnelle. Si vous préférez commander à la carte, vous pourrez goûter à des sushis, au teppanyaki ou à des tempura qui sont frits dans un mélange d’huiles de première qualité : de la carthame de première pression et de l’huile épaisse de sésame blanc.
Le décor est une fusion de styles japonais et occidental, proposant des pièces privées pour une ambiance plus intime. Le joyau de Hinokizaka est sa pièce japonaise Kuromatsuan (黒松庵), reconstruite en n’utilisant aucun clou, à l’aide de matériaux provenant d’une ancienne maison privée appartenant à Sankei Hara, le célèbre industriel et collectionneur d’architecture antique qui a fondé le jardin Sankeien à Yokohama.
Accès | Station Roppongi (六本木) ou Nogizaka (乃木坂) |
Plus d’informations | Site internet officiel (en japonais) |
Nagano : randonnée sur la route de montagne de la Nakasendo
La Nakasendo (中山道) est la plus longue des routes de pèlerinage utilisées pendant l’époque d’Edo pour relier Nihonbashi (Tokyo) à Sanjo Ohashi (Kyoto), en passant par la montagne. Moins développée que la route de Tokaido (東海道) qui longe l’océan, elle conserve son charme historique et naturel avec des villages restés presque inchangés depuis des siècles et de paisibles chemins forestiers.
Aujourd’hui, la section la plus célèbre de la Nakasendo se trouve dans la préfecture de Nagano, autour de Tsumago-juku (妻籠宿), un des villages les mieux préservés et les plus pittoresques de la route, dans la vallée de Kiso. Ici, des maisons et auberges en bois alignées au bord d’une rue principale sur plusieurs centaines de kilomètres vous feront voyager dans le temps. Parmi celles-ci, Wakihonjin Okuya (脇本陣奥谷) est une auberge qui a été transformée en musée sur l’histoire de Tsumago-juku. Depuis Tsumago, un chemin bordé de grands cyprès traverse la forêt sur environ 8 kilomètres jusqu’à la prochaine étape de Magome-juku (馬籠宿).
Accès | Gare JR Nagiso (南木曽) sur la ligne Chuo West, puis environ 1h de marche sur la Nakasendo jusqu’à Tsumago-juku |
Plus d’informations | Site officiel (en anglais) |
Bains d’eau thermale et cuisine de gibier à la villa Sakaya
Plus loin dans les montagnes de Nagano se trouvent les fameux bains d’eau thermale de Nozawa Onsen (野沢温泉), où l’eau de source coule directement dans les bains des ryokan. Juste à côté du Ryokan Sakaya, les nouveaux appartements de luxe de Sakaya Hanare Jon’nobi (さかや はなれ 寿命延) forment un village d’onsen privés au cœur de la montagne.
Chacune des habitations est équipée comme une villa moderne, fusionnant les styles japonais et occidentaux, et de tout le nécessaire pour accueillir jusqu’à huit personnes dans trois chambres à coucher et un loft. Une fois installé, vous pouvez y séjourner en tout confort sans même quitter le village : un grand et luxueux rotenburo mixte (en maillot de bain) est réservé aux résidents de Jon’nobi. Vous trouverez également sur place un restaurant-bar gourmet spécialisé en cuisine de gibier, animé par le chef et chasseur japonais Tatsuya Hasegawa.
Accès | JR station Iiyama (飯山) sur la ligne du Hokuriku Shinkansen, puis le bus Nozawa Onsen Liner jusqu’au terminus de Nozawa Onsen |
Plus d’informations | Site officiel (en anglais) |
Gifu : toits de chaume dans le village de Shirakawa-go, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO
Dans les montagnes de la préfecture de Gifu, le long de la rivière Sho, le village de Shirakawa-go (白川郷) compte toujours une centaine de maisons traditionnelles aux toits de chaume, dont certaines sont plus de deux fois centenaires. Nombre de ces chaumières authentiques accueillent des visiteurs, ce qui permet d’apprécier de près ce style d’architecture appelé gassho-zukuri (合掌造り) : un épais toit de chaume pointu pour protéger les habitants des hivers rudes de la région, un foyer irori pour le chauffage et la cuisine, des planchers à claire-voie pour protéger le bois, et des poutres fixées uniquement par des cordages de paille et de lianes.
Vous pouvez voir le mobilier et autres objets de la vie quotidienne des anciens villageois dans la Résidence Wada, déguster un zenzai (soupe sucrée à base de haricots rouges accompagnée de mochi et souvent de thé vert) au coin de l’irori au Gassho-zukuri Minkaen, ou passer la nuit dans une minshuku à Shirakawa-go afin de partager la soirée avec vos hôtes.
Accès | JR station Kanazawa (金沢) sur la ligne du Hokuriku Shinkansen, puis le Nohi Bus jusqu’au terminus de Shirakawa-go (1h15) |
Plus d’informations | Site officiel (en anglais) |
Bains en pleine nature dans les onsen d’Okuhida Onsen-go
Dans les alpes japonaises, qui montent jusqu’à 3000 mètres d’altitude, Okuhida Onsen-go (奥飛騨温泉郷) regroupe les cinq onsen de Hirayu, Fukuchi, Shin-Hirayu, Tochio et Shin-Hotaka. Ici, pas de pudeur, sinon des baignades en plein air dans les rochers au plus près de la montagne : une expérience immersive et directe des eaux chaudes de la source, augmentée par des vues splendides du paysage environnant. De nombreux bains de pieds sont aussi disponibles dans plusieurs sites.
En passant d’un onsen à l’autre, on peut profiter des différentes activités de la région : randonnées, camping, ski, festivals et feux d’artifice, visite de temples et de musées, observatoire astronomique, illuminations de nuit… sans oublier la dégustation du bœuf de Hida et d’autres produits du terroir dans un des restaurants gastronomiques du village.
Accès | JR station Takayama (高山), puis le Nohi Bus jusqu’à Hirayu Onsen |
Plus d’informations | Site officiel (en anglais) |
Ishikawa : cyclotourisme guidé autour de l’île de Noto
Dans la préfecture d’Ishikawa, la péninsule de Noto est une destination de rêve pour les cyclistes, grâce aux paysages magnifiques qui s’étendent le long des côtes. Mais la région est aussi un site de patrimoine agricole mondial qui préserve ses anciens modes de vie ruraux.
Kurashino Cycle (“vélo de la vie”) propose une visite guidée à bicyclette de la petite île de Noto (能登島). Pendant votre sortie à vélo tranquille d’environ trois heures, vous aurez non seulement l’occasion de vous plonger dans l’ambiance de l’île en pédalant en plein air, mais vous découvrirez aussi les différents aspects du mode de vie spécifique de Noto, qui permettent à l’île d’être autosuffisante en pêche et en agriculture, grâce aux explications de votre guide. En plus de quelques rencontres en bord de mer et dans les champs, il vous présentera des artistes qui travaillent le verre et la céramique dans leur studio, car il connaît presque tout le monde sur l’île. C’est une occasion rare de rencontrer des habitants et de discuter avec eux, dans une région peu visitée par les touristes.
Accès | JR station Nanao (七尾), puis prendre un bus jusqu’à l’île de Noto |
Plus d’informations | Site officiel (en japonais) |
La cuisine de Kaga : un repas de luxe servi dans des objets d’artisanat traditionnel
La cuisine de Kaga (加賀料理) est la gastronomie caractéristique de la région de Kanazawa, aussi délicieuse que luxueusement présentée. Elle profite du riz et des légumes cultivés dans la plaine de Kaga, de l’eau de source du mont Hakusan, et des fruits de mer de la Mer du Japon. On dit aussi que la cuisine de Kaga fait fusionner la cuisine traditionnelle de Kyoto, à l’ouest, et d’Edo, à l’est, avec la cuisine locale de Kanazawa. Pendant l’époque d’Edo, la famille Maeda qui régnait sur l’ancien domaine de Kaga encourageait le développement de techniques culinaires avancées, ainsi que la production de la sauce de soja à Ono.
Parmi les plats typiques de la cuisine de Kaga, on retrouve le jibuni (治部煮), un ragoût de canard aux légumes, et la daurade à la vapeur (鯛の空蒸し, tai no karamushi), où l’on ouvre le dos du poisson au lieu de son ventre (afin de ne pas rappeler le seppuku du samouraï), un plat servi lors de la célébration des mariages depuis l’époque où le clan Kaga régnait sur la région. On les sert dans une vaisselle luxueuse en porcelaine Kutani (九谷焼, kutaniyaki) ou dans des plats recouverts de laque de Wajima (輪島塗り, wajimanuri) ou de Kanazawa (金沢漆器, kanazawashikki).
Plus d’informations | Site officiel (en anglais) |
Fukui : observer cinq lacs mystérieux depuis Mikatagoko
La Rainbow Line est une route payante de 11 kilomètres qui serpente dans les montagnes entre les villes de Mihama et de Wakasa dans la préfecture de Fukui. Au sommet, le Rainbow Line Mountain Peak Park de Mikatagoko (三方五湖) offre une vue panoramique à 360 degrés sur le paysage depuis cinq terrasses agrémentées de cafés, de bains de pieds, de canapés circulaires et d’ombrelles arc-en-ciel.
Depuis ces terrasses, on aperçoit la péninsule de Tsuruga, le cap d’Echizen, la Mer du Japon, les monts Hakusan et Sanjusankenzan, la baie de Wakasa, et surtout, l’ensemble des cinq lacs qu’on appelle Mikatagoko. On dit que ces cinq lacs (Mikatako, Suigetsuko, Sugako, Kugushiko, Hirugako) sont « mystérieux », car l’eau de chacun des lacs reflète une nuance de bleu différente. Ceci s’explique par le fait qu’ils ont tous une profondeur (de 2,5 mètres à 38,5 mètres) et une salinité différentes (de l’eau fraîche à l’eau de mer).
Accès | Gare JR Mihama (美浜), puis prendre la Rainbow Line jusqu’à Mikatagoko |
Plus d’informations | Site officiel (en anglais) |
Goûter au crabe d’Echizen, un mets digne des empereurs
Les echizen-kani sont les crabes des neiges mâles que les pêcheurs ramènent dans les ports de pêche de la préfecture de Fukui. Si le terme d’echizen-kani évoque une espèce de crabe, il s’agit en fait d’une simple classification apposée aux crabes des neiges et non d’une espèce à par entière. Comme la même espèce varie en goût selon les lieux et les ports de pêche au Japon, cette dénomination a été adoptée pour en connaître la provenance.
Un journal local daté du 1er janvier 1910 rapporte que le gouverneur de la préfecture de Fukui présenta des crabes pêchés dans le village de Shigaura (aujourd’hui Echizen-cho) au palais impérial de Togu. Jusqu’à ce jour, c’est le seul crabe au Japon à avoir été présenté à la famille impériale. Ne manquez donc pas d’en faire la dégustation lors de votre passage dans la région !
Plus d’informations | Site officiel (en anglais) |
Kyoto : bain de forêt sur au milieu des bambous
Les pousses de bambou sont l’une des spécialités de Kyoto, mais la région d’Otokuni (乙訓), au sud-ouest de la ville, est réputée pour sa production de bambou de la plus haute qualité. Située dans les collines, la Promenade de bambou (竹の径, Take-no-Michi) est un chemin qui traverse une forêt de bambous moso (孟宗竹, mosochiku) sur une longueur totale d’environ 1,8 km.
De chaque côté, on retrouve huit styles différents de haies de bambou, dont des créations originales comme le takeho-gaki (faite de branches de bambou attachées en faisceaux), le kofun-gaki (qui ressemble aux anciens tumulus du Japon), et le kaguya-gaki (dont le motif rappelle le col d’un kimono de cérémonie à 12 couches porté par la princesse Kaguya, héroïne du conte populaire Le coupeur de bambous).
Accès | Gare JR Mukomachi (向日町), puis environ 30 minutes à pied |
Plus d’informations | Site officiel (en anglais) |
Onsen de luxe en bord de mer à l’hôtel Kashoen
L’Hôtel Kashoen (佳松苑) est situé sur la côte, face à la Mer du Japon, au cœur de la région de Yuhigaura Onsen. Son rotenburo de pierre vous propose un bain d’eau thermale maintenue à une température constante de 42°C et riche en sels minéraux et en oligo-éléments, qui adoucit la peau douce et soigne les douleurs nerveuses, musculaires et articulaires.
Chaque chambre est une suite de luxe mêlant les styles japonais et occidentaux, et chaque fenêtre ouvre sur la plage de Yuhigaura, réputée pour ses magnifiques couchers de soleil. Le repas kaiseki, servi directement dans la chambre, permet de savourer des spécialités locales comme que le crabe des neiges en hiver, l’ormeau au printemps, ou les champignons matsutake et le bœuf japonais kuroge-wagyu en automne.
Accès | Gare JR Yuhigaura-Kitsuonsen (夕日ヶ浦木津温泉) sur la ligne Kyoto Tango Tantetsu Miyamai-Miyatoyo |
Plus d’informations | Site officiel (en anglais) |
Grâce au Hokuriku Arch Pass, profitez d’une semaine de voyage pour goûter aux nombreuses merveilles culturelles et culinaires de l’ancienne région du Hokuriku, en passant par chacune des six préfectures qui s’y trouvent. Les destinations mises en avant dans cet article ici ne forment qu’un exemple d’itinéraire parmi d’autres, à vous de composer le vôtre !
Article écrit en partenariat avec le Hokuriku-Shinetsu Transport Bureau, le Tokyo Metropolitan Government, la préfecture de Nagano, la préfecture de Gifu, la préfecture d’Ishikawa, la préfecture de Fukui, et la préfecture de Kyoto.