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Le cyclotourisme est l’un des moyens les plus agréables pour découvrir une destination. Et le Japon n’échappe pas à la règle. Plusieurs pistes cyclables renommées sont disséminées dans l’archipel, une façon sportive et exaltante de découvrir le pays. La préfecture de Shiga, voisine de celle de Kyoto, en abrite d’ailleurs l’une des plus populaires : la Biwaichi. Il faut dire que le cadre offert par cette voie cyclable est unique en son genre ! La boucle fait tout simplement… le tour du plus grand lac du Japon, le lac Biwa. Un atout inestimable pour les amoureux de nature et de paysages authentiques. Tous en selle !

Biwaichi, 200 km de plaisir

Ne conduisant pas au Japon, j’aime me tourner vers le vélo pour partir à la découverte de l’archipel, dans ses moindres recoins. La sensation de liberté apportée par le cyclotourisme est tout simplement exquise. Alors quand l’envie m’a pris de passer quelques jours à Shiga, l’option deux-roues m’a immédiatement conquis. En effet, ici, se trouve l’une des randonnées à vélo les plus populaires du pays : la Biwaichi. Cette voie cyclable certifiée par le gouvernement japonais offre près de 200 kilomètres de pistes le long des berges du lac Biwa. En s’intéressant à la topographie des lieux, on remarque que l’itinéraire se compose en fait de deux parties. La partie nord (Hokko) mesure environ 150 kilomètres et la partie sud (Nanko), 50 seulement. Cerise sur « le guidon », les routes qui entourent le lac Biwa sont majoritairement plates, grâce aux vastes plaines dédiées à la culture du riz.

Randonnée à vélo à Shiga

Mais alors quel itinéraire choisir ? Cela dépend surtout de son planning de voyage personnel. Il faut compter environ deux jours et une nuit pour en faire le tour complet. Mais il est également possible de pédaler sur un tronçon de quelques kilomètres seulement, ou bien de prendre plus de temps pour découvrir les trésors de la préfecture, parsemés autour du lac. Plusieurs options sont donc possibles pour profiter, à son rythme et selon son envie, de la Biwaichi. Si le temps vous fait défaut, nous vous conseillons de privilégier la section nord. La partie sud, qui traverse Otsu, la capitale de la préfecture, est plus urbanisée et moins attrayante. Pour se concentrer sur le Nord, rien de plus simple, il vous suffit de traverser le lac par le Biwako Ohashi, le pont qui sépare les deux zones.

Parcourir la Biwaichi, un véritable jeu d’enfant

En préparant mon séjour à vélo dans la préfecture de Shiga, je me suis vite rendu compte qu’aucune difficulté n’allait venir entraver mon projet. Tout est fait pour simplifier l’expérience, que l’on maîtrise la langue japonaise ou non. Peur de se perdre ? La Biwaichi, piste cyclable officielle, est extrêmement bien signalée. Ici, un code couleur bleu clair a été mis en place pour faciliter la navigation. La signalétique claire comprend ainsi logos, flèches, pistes de couleur et panneaux explicatifs. Pour encore plus de confort, il est fortement conseillé d’utiliser l’application BIWAICHI Cycling Navi, développée par la préfecture, qui s’avère être la meilleure des alliées… aux côtés du vélo, bien entendu !

Signalétique de la Biwaichi

Besoin donc de louer un vélo ? Rien de plus facile. Des agences de location sont présentes à divers endroits stratégiques autour du lac, souvent à proximité des gares. Une carte détaillée en anglais est d’ailleurs disponible sur le site touristique de la préfecture. Le choix de vélos, modernes et variés, est de grande qualité. Tout le monde y trouve son compte, des cyclistes professionnels aux flâneurs épicuriens. VTT, vélos de course et vélos électriques de sport font partie de l’offre.

Location de vélo au Japon

Naturellement, les tarifs (très compétitifs) dépendent du modèle et de la durée (de quelques heures à plusieurs jours). Certaines agences proposent également des supports pour téléphone à fixer sur le guidon. Merci à nos chers GPS. Et parmi les points de location les plus pratiques, notons la boutique Giant Biwako Moriyama, au pied de l’hôtel Marriott, ou la Cycle Station à Otsu, dans le complexe O-Port-able.

Coups de pédale et tourisme authentique

Une fois en selle, on prend plaisir à grignoter kilomètre par kilomètre, contemplant les paysages autour du lac qui défilent sous nos yeux charmés. L’itinéraire suit toujours, à quelques exceptions, les berges du fameux lac. Mais le but de cette voie cyclable est aussi de nous donner l’opportunité d’aller à droite, à gauche, comme bon nous semble, à la découverte de sites d’exception. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y en a ! A commencer par le sublime et incontournable temple Enryakuji, sur le mont Hiei, inscrit en 1994 au patrimoine mondial de l’Unesco. Je me souviens encore de ma première visite dans ce lieu de culte, ébahi par la beauté de la nature environnante et par la puissance émotionnelle émanant des bâtiments religieux. Non loin de là se trouve également le temple Mii-dera, qui mérite aussi toute notre attention.

Parmi les autres merveilles qui ont ponctué mon aventure figure Omihachiman. Cette charmante ville chargée d’histoire, connue pour son patrimoine culturel et naturel, abrite un quartier historique préservé, traversé par des canaux pittoresques datant de l’époque Edo. Un cadre enchanteur et idyllique. Coup de cœur également pour Hikone, célèbre pour son château historique, l’un des rares au Japon à avoir conservé son donjon d’origine. Flâner le temps d’un instant dans le jardin Genkyuen, attenant au château, est un de ces moments qui marquent un voyage. Ne manquez pas non plus le temple Mangetsuji et son hall Ukimido, un bâtiment flottant au-dessus des eaux du lac Biwa, ou encore le sanctuaire Shirahige-jinja et son torii géant sur l’eau. Comme un air de Miyajima. Et pour la détente, rendez-vous à l’agréable plage Omimaiko Nakahama pour profiter d’une petite baignade en eau douce.

Vivre chaque instant

Pour profiter pleinement des charmes de la Biwaichi, le printemps et l’automne sont les saisons les plus recommandées pour chevaucher son deux-roues. Les températures y sont agréables, les précipitations faibles et l’ensoleillement optimal. Ces périodes mettent également en valeur la nature : les cerisiers en fleur début avril et les magnifiques teintes automnales en novembre. Les fins connaisseurs de l’archipel le savent, l’été, chaud et très humide, n’est pas idéal pour les activités sportives. L’hiver, froid et sec, peut s’avérer être également une bonne option. Mais, attention, certaines agences ferment plusieurs semaines en cette période.

Piste cyclable Biwaichi au Japon

Pour se loger, là encore, rien de plus simple. Les abords du lac Biwa regorgent de multiples offres hôtelières, que ce soient des business hotels, de petites guesthouses ou encore des hôtels internationaux. Il y en a pour tous les budgets et pour tous les itinéraires. Si vous êtes en famille ou entre amis, posez vos vélos et vos sacs à dos chez Mio, une guesthouse privée typique japonaise à Omihachiman. Vous serez, en prime, à quelques minutes à pied de la micro brasserie Two Rabbits. Un lieu idéal pour décompresser après avoir taillé la route. Et, dernière astuce, le service TA-Q-BIN de Yamato vous permet d’envoyer vos sacs volumineux ou valises depuis un hôtel, une agence ou un konbini jusqu’à votre prochaine destination. Pratique, non ?

Comment se rendre aux abords de la Biwaichi ?

Depuis Kyoto, se rendre proche d’une agence de location de vélo à Shiga est, là encore, un jeu d’enfant. Comptez moins de 10 minutes en train pour rejoindre Otsu, la capitale de la préfecture, depuis la gare centrale de Kyoto (35 min pour Omihachiman ou encore 50 min pour Hikone). Depuis Tokyo, le shinkansen vous emmène jusqu’à Maibara, à l’est du lac. Plusieurs itinéraires sont donc possibles, à vous de choisir celui qui vous enchante le plus.

Parcourir l’attachante préfecture de Shiga en vélo, les cheveux au vent et les yeux rivés sur le lac (et la route !), est une expérience unique aux multiples plaisirs. Cette belle et longue piste de cyclotourisme est une véritable aubaine pour les amateurs de deux-roues, de nature et de découvertes authentiques. Avec une sensation de liberté exquise en prime, la Biwaichi a définitivement tout pour plaire !

Julien Loock

Julien Loock

Après des années d’allers-retours entre Paris et Tokyo, je décide, fin 2016, de poser ma valise pour de bon dans la capitale nippone. Grâce à la liberté du journalisme freelance, je prends plaisir à arpenter régulièrement l’Archipel en train, avec ma plume et mon carnet griffonné, pour assouvir ma soif de découverte et élargir mes connaissances sur ce pays si fascinant.