Au-delà de son célèbre bouddha géant « Daibutsu », Kamakura regorge de trésors cachés. Au nord-est de la gare, à 20 minutes à pied (et à 10 minutes du temple Eisho-ji), se trouve le mystérieux temple de Kaizo-ji.
Avant de s’appeler Kaizo-ji, le temple s’appelait Shichidoragan. Pendant la période Kamakura (1185-1333), c’était une institution incontournable. Détruit par les flammes durant la chute du Shogunat de Kamakura, il a été rebâti en 1394 sous le Shogunat Muromachi (1336-1573) par Uesugi Ujisada, gouverneur de Kamakura, sous la direction d’Ashikaga Ujimitsu, représentant de la préfecture du Kanto. Une fois le temple reconstruit, le prêtre Shinsho Kugai a été invité à en prendre la tête. Il l’a alors fait prospérer sous la protection du clan Uesugi (si aujourd’hui il n’en reste que quelques-uns, il y aurait eu jusqu’à 10 bâtiments dans l’enceinte du temple).
De nombreuses légendes sont associées à ce temple :
Il y a une pièce de théâtre Noh intitulée « Nasu no Sessho-seki » ou littéralement « La pierre meurtrière de Nasu » qui parle du prêtre Shinsho Kugai. La pierre en question serait en fait un renard transformé en roche après avoir été tué par le Shogun et qui donnerait la mort à tous les animaux entrant à son contact. Le prêtre serait allé libérer la pierre de l’esprit du renard à coups de marteau et de sutras, sauvant ainsi la vie des animaux environnants.
Il paraît aussi que le prêtre aurait entendu des pleurs la nuit sans comprendre d’où ils pouvaient provenir. Un jour, il aurait enfin fini par en trouver la source sous une pierre tombale dans un cimetière voisin. Il aurait alors chanté des sutras pour soulager l’âme en peine. Les pleurs auraient alors cessés et le lendemain, le prêtre aurait trouvé, dans la tombe, un morceau de statue de Yakushi Nyorai (une tête de 18 cm). Il aurait alors décidé d’intégrer cette tête dans le sein d’une statue entière de Yakushi Nyorai. C’est pourquoi aujourd’hui, la statue est surnommée « Naki-Yakushi » ou littéralement « Yakushi pleureur ».
Face à la porte du temple se trouve le puits Sokonuke (littéralement « sans fond »). On dit que c’est là que le poème Japonais « La poche de Chiyono n’a pas de fond, elle ne peut retenir l‘eau, ni refléter la lune » a été composé.
Enfin, à gauche du temple, à l’extérieur après avoir passé une porte sculptée dans la roche, se trouve une grotte de 2 mètres de haut et d’une surface de 16 m2 creusée au cours de la période Kamakura. Au sol, 16 puits, tous de même taille (des trous de 70 cm de diamètre et 40 cm de profondeur). Personne ne sait vraiment d’où proviennent ces puits, ni quelle était leur utilisation. Ce lieu est logiquement appelé Juroku, soit « seize » et c’est cette découverte qui a affublé le temple Kaizo-ji du surnom de « temple de l’eau ».
Au-delà de toutes ces curiosités, le temple est un très bel endroit !
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