Lors de ma dernière visite au Mont Koya, j’ai eu la chance de pouvoir séjourner dans un temple ! C’est un mode d’hébergement qui se fait beaucoup dans le coin : plus de cinquante temples accueillent des hôtes en shukubō (nom japonais pour l’hébergement en temple). Accueillir des visiteurs de passage (à l’origine les pèlerins) fait partie de la tradition du Bouddhisme Shingon dont le mont Koya est le berceau.
Mont Koya, site classé à l’UNESCO : le choix du temple
J’ai choisi de dormir au temple Ekōin, car il est situé non loin du cimetière Okuno-in dont il propose des visites guidées (en anglais) nocturnes. Le temple dispose d’un grand nombre de chambres, ce qui le rend plus accessible que les plus petits qu’il faut réserver des mois à l’avance (seulement une semaine à l’avance pour Ekōin). Pour faire votre choix, vous pouvez passer la Koya-san tourist association, mais aussi par les sites classiques comme Booking ou simplement vous rapprocher d’un temple repéré sur le web (par téléphone ou par mail).
Prix et prestations
Pour une nuit dans un temple, il faut compter une dizaine de milliers de Yens avec les repas. Je vous conseille fortement de prendre le repas, car c’est aussi l’occasion de tester la cuisine végétarienne shōjin ryōri.
Au temple Ekōin, c’est 10 000¥ la nuit par personne avec le dîner, le petit-déjeuner et l’accès au onsen. Nous étions trois, nous avons eu droit à une grande chambre. Nous avons aussi été invités à assister à la séance de méditation de 6h du matin, suivie d’une cérémonie du feu dans un temple à proximité.
Mon expérience au temple
Notre arrivée
Nous sommes arrivés au temple à 17h, car nous savions que le dîner était servi à 17h30. Il faut donc prévoir de déjeuner léger le midi. Nous nous sommes présentés à l’accueil, un moine nous a fait visiter les lieux (salle de douches et toilettes communs) avant de nous emmener dans notre chambre. C’était une grande pièce vide, avec un balcon d’intérieur et de grands tapis au sol. Nous avons juste eu le temps de nous installer avant que l’on vienne nous servir le dîner.
Le dîner
Lors de la réservation, nous avions le choix entre plusieurs tailles de dîner (S, M ou L), nous avons choisi le M qui était composé de huit petits plats, d’une soupe et de riz. La cuisine était très fine et légère : tempura de légumes, tofu au sésame, légumes vapeur, algues, crudités…
Nous avons également eu droit à un omiyage ou souvenir du Japon : de jolies baguettes de fête en bois brut.
Après le dîner
Deux moines sont venus débarrasser nos plateaux et installer nos futons. Ils sont très bien organisés, tout va très vite, c’est impressionnant à regarder !
Nous avions ensuite prévu de rejoindre la visite du cimetière Okuno-in de nuit (la nuit tombe très tôt au Japon, la visite devait avoir lieu de 19h à 21h), mais elle a finalement été annulée en raison de fortes pluies. Nous nous sommes rabattus sur le onsen qui sert aussi de salle de douches. Le onsen est assez basique (juste un bassin), mais propre !
Nous sommes ensuite allés nous coucher (à 21h30 !).
Le lendemain matin
Nous avons bien fait de nous coucher tôt, car le lendemain nous avions rendez-vous à 6h30 dans la salle de rituel du temple pour une cérémonie de méditation. Les moines « chantent » (produisent plutôt des sons graves) tandis que l’un d’eux tape sur un taikô (sorte de tambour japonais) et qu’un autre prononce des sūtras (textes sacrés bouddhistes).
Nous nous sommes ensuite rendus dans un temple voisin, cette fois pour assister à une cérémonie du feu : un moine prépare un feu dans lequel seront brûlées les prières des fidèles. C’est très, très impressionnant, si vous le pouvez, je vous conseille de voir ça au moins une fois dans votre vie !
Enfin, nous avons rejoint notre chambre aux alentours de 7h30 : les futons avaient été retirés et les plats étaient servis ! Riz, soupe, prune amer, légumes marinés et thé vert : un vrai petit-déjeuner traditionnel japonais !
Finalement, j’ai trouvé que l’expérience shukubō se rapprochait beaucoup de celle des ryokan. Le côté spirituel en plus !