L’île de Sado, la sixième plus grande île du Japon
Mine de rien, l’île de Sado (Sadogashima) est la sixième plus grande île japonaise ! Pas mal, dans un archipel de près de sept mille entités ! Mais, sa taille n’est bien évidemment pas la raison pour laquelle je souhaitais vous en parler.
Située au large de la ville de Niigata (et de la préfecture du même nom) dans la mer du Japon, on accède à l’île de Sado en ferry. Ce dernier met environ deux heures et demie pour traverser les 50 kilomètres entre Niigata et Sado. Prix d’un trajet : 2500¥. Notez qu’il existe un bateau express qui propose le même trajet en à peine une heure, mais le prix grimpe à 6500¥ le trajet.
Que trouve t-on sur cette île ?
Montagneuse (le point culminant se trouve à 1172 mètres), l’île abrite cependant une grande plaine en son centre où l’on récolte du riz en abondance. Car le climat est parfait pour cela : chaud et humide l’été et pluvieux toute l’année.
Utilisée comme lieu d’exils (volontaires ou forcés) au cours des siècles, Sado est aujourd’hui une île prisée des Japonais pour la beauté de sa nature, le calme qui y règne et son histoire riche unique. Elle n’attire cependant que peu de touristes étrangers. Si vous cherchez une île pittoresque, sortant des sentiers battus, relativement facile d’accès, vous l’avez trouvée !
Si les touristes nippons s’y rendent en nombre, la population de l’île ne cesse cependant de diminuer depuis le milieu du 20e siècle. Le vieillissement de la population, la disparition d’activités économiques autrefois florissantes et surtout l’éternel exode rural si fort dans de nombreuses régions décentrées du Japon expliquent ce fait. Si l’île compte aujourd’hui environ 65000 habitants, il y en avait plus du double en 1950 !
L’histoire de l’île de Sado
L’Histoire de Sado n’est pas marquée que par l’exil des opposants aux différents régimes qui se sont succédé au Japon jusqu’à la Révolution Meiji, elle est aussi intimement liée à l’or ! En effet, dès le début du 17e siècle, une ruée vers l’or a eu lieu au sein de l’île qui a même dominé pendant un temps la production mondiale ! Bien que la dernière mine ait fermé au début des années ’90, des traces de cette époque dorée restent omniprésentes sur l’île : musées, anciennes mines, photos, souvenirs en tout genres…
mines d’or, agriculture, onsens et temples
La place prépondérante de l’agriculture et de la pêche vous sautera aux yeux si vous vous y rendez. Cela implique aussi que vous mangerez des produits excellents et d’une fraîcheur imbattable (les huîtres sont particulièrement renommées).
Cependant, onsens et temples justifieront aussi votre voyage. Le lac Kamo offre lui aussi un superbe point de vue. Diverses activités telles que la plongée sont aussi possibles. Ce qui fait que passer trois voire quatre jours sur l’île se justifie facilement ! Sachez cependant que la neige est abondante en hiver et qu’il peut être très compliqué de se déplacer sur l’île à cette saison.
Comme souvent hors des principales villes au Japon, un des meilleurs moyens de découvrir une région est la location de voiture. C’est le cas à Sado, bien qu’il soit possible avec un peu de patience et d’organisation de se déplacer aux quatre coins de l’île en bus. Appréciez ainsi les beaux villages de pêcheurs qui se trouvent tant au sud qu’au nord de l’île. De même, que ce soit en voiture ou en bus, n’hésitez pas à vous arrêter au milieu des rizières et à vous promener au milieu des grenouilles et des innombrables variétés d’oiseaux.
les iris blancs : les beaux oiseaux de l’île
Et puisque je parle d’oiseaux, il n’est pas possible d’évoquer l’île de Sado sans parler des tokis. Ces derniers sont des iris blancs (« Ibis japonais à crête » pour être précis) qui ont été le symbole de l’île dans tout le pays pendant des lustres. Malheureusement, le dernier ibis endémique de l’île (et donc du pays) est mort en 2003. Cependant, l’espèce a survécu dans la province chinoise du Shaanxi. Les deux pays coopèrent d’ailleurs pour permettre à l’espèce de survivre et la Chine a cédé (vendu ?) des individus au Japon. En 2008, le gouvernement japonais a donc fait le difficile pari de réintroduire l’espèce sur l’île. Et cela semble fonctionner. Les scientifiques relâchent régulièrement des individus nés en captivité et depuis 2012 plusieurs nichées sont nées à l’état sauvage. Ainsi, certains amateurs auront peut-être la chance d’apercevoir ces magnifiques oiseaux dans la nature et non, comme moi, derrière des grilles ! Aujourd’hui, les Japonais suivent avec intérêt l’évolution du retour du toki sur ses terres d’origine.
Comment s’y rendre (arrivée au port de Ryotsu) :
- En ferry depuis le port de Niigata. Départ toutes les deux ou trois heures (selon les saisons). Durée de la traversée : deux heures et demie. Prix : 2500¥ pour un aller simple. Possibilité, pour 9000¥ par trajet, d’apporter sa voiture à bord du ferry.
- En bateau express depuis le port de Niigata. Départ chaque heure. Durée de la traversée : une heure. Prix : 6500¥ pour un aller simple.