Les bâtiments sacrés de la religion shintō sont appelés des « sanctuaires » (ou « shrine » en anglais), tandis que ceux de la religion bouddhiste sont appelés « temple ». La visite des sanctuaires est l’occasion idéale, pour les touristes curieux et les photographes, de capturer des scènes authentiques de la vie au Japon.
J’ai conçu ce guide simple, mais efficace détaillant les éléments du sanctuaire, qui vous permettra une visite fructueuse dans n’importe quel sanctuaire, quelqu’en soit l’importance ou la taille !
Torii ou portail sacré
L’entrée dans un sanctuaire shintō se fait tout d’abord sous un portail sacré appelé « torii ».
Bien que les sanctuaires shintō et les temples bouddhistes partagent beaucoup de traits communs, de tels portails ne se rencontrent qu’à l’entrée des sanctuaires shintō, de même que les offrandes de saké sous la forme de tonneaux. Par contre, les cimetières sont l’apanage des temples bouddhistes.
Le portail ou torii peut être fabriqué en bois (généralement peint en rouge dans ce cas), en pierre, en ciment ou même en métal. La barre supérieure peut être courbe ou droite.
Offrandes de saké
Les grands sanctuaires shintō exposent généralement les tonneaux de saké offerts par leurs riches fidèles le Jour de l’An. Au Japon, le saké ou vin de riz est considéré comme le nectar des Dieux.
Lavage rituel des mains
Les Japonais ont l’habitude de se laver les mains dans un bassin d’eau taillé dans la pierre appelé « chozuya » (quoique que la même cérémonie du lavage des mains peut se faire à l’aide de sel, sable, ou alcool).
On se purifie en versant de l’eau d’abord sur sa main gauche et ensuite sur sa main droite. Certains sanctuaires vous indiqueront comment le faire de manière correcte.
Sumo
Le sumo a toujours été étroitement associé avec la religion shintō. Il n’est donc pas rare de découvrir une arène est appelée « dohyō » à coté d’un sanctuaire où se tiendront de temps à autre de véritables tournois.
Lanternes de pierre
On trouve toutes sortes de lanternes de pierre appelées « ishidoro » devant la plupart des sanctuaires shintō. Plus le sanctuaire est important, plus grand est le nombre de ces lanternes.
Ils sont évidés pour permettre d’installer des bougies (ou des bulbes), ont des ouvertures en formes de croissant de lune ou de lune complète et leurs côtés sont souvent aussi taillés en sculptures représentant des nuages, montagnes, daims, et bien d’autres formes.
Les animaux gardiens
Vous pouvez découvrir toutes sortes d’animaux gardiens, qui vont en général par paires, tels que des lions, des renards, des singes ou encore des oiseaux, des sangliers et bien d’autres.
Les lions gardiens appelés « shishi » ou « koma-inu » apparaissent sous la forme de deux statues opposées, l’un la gueule fermée, l’autre la gueule ouverte.
Mais vous pouvez aussi les découvrir sous les poutres de divers bâtiments.
Combinaison rare d’un ogre « oni » monté sur un lion dans le sanctuaire de Sengen dans la ville de Shizuoka.
Les renards gardiens « kitsune » sont toujours présents dans les sanctuaires dédiés à « inari », la déesse d’agriculture.
Autres « animaux » rencontrés dans les sanctuaires shintō
Bien que les mêmes puissent figurer au sein de temples bouddhistes, ils seront une source inépuisable d’inspiration pour les photographes :
Et encore bien d’autres, tels que des vaches, taureaux, chevaux et même des grenouilles et des buses !
Guirlandes et bandeaux de papier
Les sanctuaires sont typiquement décorés de guirlandes en paille de riz et de bandeaux de papier blanc destinés à repousser les mauvais esprits, ou, placés autour d’arbres/objets à indiquer leur caractère sacré ou la présence d’un « kami », une divinité. Confectionnée avec de la paille de riz ou du chanvre la guirlande est appelée « nawa ». Les morceaux de papier blancs découpés en bandeaux qui pendent des ces guirlandes (souvent elles-mêmes pendues sous les portails « torii ») sont appelées « shime » ou « gohei ».
Bâtiments de vénération
Un sanctuaire shintō au grand complet est constitué de structures divisées en deux parties distinctes :
- Le Haiden, ou oratoire, devant lesquels les fidèles prient.
- Le Honden, ou sanctum intérieur, l’antre de la divinité. Le Honden est construit derrière le Haiden.
On peut aussi rencontrer une troisième infrastructure entre le Honden et le Haiden appelée le Heiden (salle des offrandes), ouverte seulement aux prêtres lorsqu’ils font leurs offrandes au nom des fidèles.
Architecture shintō
L’architecture shintō est d’habitude « terre à terre », se fondant dans son milieu naturel plutôt que de s’en affranchir. Les sanctuaires sont généralement indépendants, mais peuvent aussi quelquefois se retrouver à l’intérieur de temples bouddhistes. Les toits shintō sont, en général, pointés et généralement peints en rouge (mais pas toujours). La présence d’un portail torii, de deux gardiens shishi (lion-chien), de shimenawa (guirlandes décorées de papier blanc), et l’absence de cimetière sont les caractéristiques du sanctuaire shintō.
On peut apprendre si une divinité abritée dans le sanctuaire est mâle ou femelle grâce aux poutres apparentes qui sortent du toit. Si l’extrémité de cette poutre a sa face coupée parallèle au ciel, la divinité est femelle, mais si la face coupée se dirige vers le bas, alors la divinité est mâle.
Les cloches de prière et les boîtes d’offrandes d’argent
Les fidèles jettent tout d’abord des pièces de monnaie dans des boîtes d’offrandes « saisen », frappent leurs mains pour appeler la divinité, tirent sur la corde des cloches, offrent leurs prières et partent après une dernière courbette.
Talismans, plaques votives et divination
Les sanctuaires shintō offrent plusieurs diversions aux visiteurs – et dans la plupart des cas, ces diversions comprennent de la superstition et de la magie. Presque tous les sanctuaires vendent des talismans pour apporter de la bonne chance ou des amulettes pour se protéger des esprits maléfiques :
« O-mamori »/amulettes, « O-inori »/prière sur papier, « Hamaya »/flèches destinées à la destruction d’esprits maléfiques, « Ema »/plaque votive, « Omikuji »/oracle de chance ou de malchance, et bien d’autres !
Plateformes de danse
Un grand sanctuaire shintō peut aussi abriter des plateformes de tailles et complexité variables où se tiennent des danses sacrées « Kagura » et même des pièces de théâtre « Noh ».
Et ce n’est qu’un début !