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La préfecture de Hyogo, située sur l’île principale de Honshu, fait partie de la région du Kansai, comprenant les préfectures de Osaka, Kyoto, Wakayama, Mie, Nara et Shiga. Nichée entre la mer du Japon au nord et la mer intérieure de Seto tout au sud, Hyogo offre bien plus que les traditionnelles villes de Himeji et Kobe, parmi les lieux les plus touristiques de Hyogo. Encore méconnu, le nord de Hyogo vous fera découvrir le charme des campagnes japonaises ; des sources thermales (Yumura Onsen) où se relaxer, des temples (Daijô-ji) pour se recueillir et découvrir la spiritualité japonaise, une nature luxuriante et revitalisante (chutes de Saruo), et des villages où découvrir les spécialités locales (crabes de Kasumi, Saké de Kasumitsuru).

Découvrir les chutes de Saruo

Héritage de la culture animiste, il n’est pas rare que les montagnes, les cascades ou les rivières soient des lieux de culte, emplis pour les japonais d’une énergie spirituelle. C’est le cas des chûtes de Saruo (猿尾滝), situées au nord de la préfecture de Hyogo, dans le bourg de Kami (香美町). Sélectionné parmi les 100 plus belles cascades du Japon, le nom de « Saruo » (猿尾), littéralement queue de singe est donné en référence à la forme particulière de cette cascade qui se divise en deux parties. La première d’une hauteur de 39 mètres et la deuxième de 21 mètres. Il existe un chemin pour accéder au plus haut niveau de la cascade et profiter ainsi d’un meilleur point de vue, mais ce chemin a été fermé à cause des intempéries. Il sera rouvert au début de l’été 2020.

Pour se rendre aux chûtes de Saruo :
Depuis la station Yôka (八鹿) sur la ligne de JR San’in Honsen, vous pouvez prendre un bus en direction de Yumura Onsen (湯村温泉行き) jusqu’à l’arrêt Hikage (日影). Compter environ 45 minutes de trajet puis une vingtaine de minutes de marche de Hikage à la cascade.

Déjeuner en bord de mer, à Kan-ichi dans la ville de Kasumi

Dans la petite ville côtière de Kasumi, l’établissement Kan-ichi dénote un peu dans le paysage classique des campagnes japonaises. D’une architecture moderne, la salle du restaurant fait face à un bord de mer aménagé où l’on peut se baigner en été, faire des barbecue et même camper. À Kan-ichi, vous trouverez, en plus d’un restaurant, une épicerie proposant des produits régionaux, une mini-poissonnerie, ou encore des ateliers de cuisine. Derrière ce lieu atypique se trouve un natif de la région, Monsieur Hiroyuki. À l’âge de 32 ans, M. Hiroyuki décide de reprendre l’affaire familiale (qui était à l’origine une minshuku) pour la moderniser, avec en tête l’envie de redonner le goût des produits de la mer aux jeunes générations chez qui la viande gagne peu à peu en popularité au détriment des poissons et des crustacés .

curry au lait de coco et au crabe dans le restaurant kan ichi
Curry basmati au lait de coco et à la chaire de crabe

Pour cela, il s’efforce de moderniser sa carte avec des menus mêlant produits japonais et recettes du monde, il propose des ateliers de cuisine autour du poisson, et il a ouvert un espace camping et de barbecue afin de créer un lieu festif et convivial.

Admirer les œuvres de Okyo Maruyama et s’initier au Shakyô dans le temple Daijô-ji

À seulement 20 minutes à pied de la gare de Kasumi, le temple bouddhiste Daijô-ji (大乗寺), appartenant au courant Koyasan Shingon-shu, est un temple célèbre pour sa centaine de shoheki-ga, ces riches peintures recouvrant les panneaux, les murs, et d’autres recoins des salles de réception du temple, œuvres du peintre Okyo Maruyama (1733-1795).

Au XVIIIe siècle, Maruyama (円山 応挙) fut l’une des figures emblématiques du mouvement pictural naturaliste et expressionniste du Japon, fondant son propre mouvement artistique, le Shijô, à Kyoto. Ayant bénéficié du soutien financier du temple durant sa jeunesse, Maruyama décide d’y réaliser plus de 165 œuvres en guise de reconnaissance. Peintures sur feuilles d’or réalisées à l’encre de chine et usant de couleurs vives, le peintre offre au temple des œuvres au style novateur pour l’époque. Usant de techniques d’illusions d’optiques, Maruyama joue avec le spectateur dans ses dessins emplis de réalisme et de vivacité. Une visite guidée des salles vous permet de déceler tous les détails qui font de ces peintures des œuvres majeures de l’art pictural japonais.

En plus de la visite du temple, vous pouvez également vous initier au shakyo (copie de sutras), une manière de vous recentrer sur vous même dans un moment de calme et de concentration.

Découvrir l’art du saké à la brasserie Kasumi Tsuru

la brasserie de saké kasumi tsuru

Pour découvrir les procédés de fabrication du saké, rien de mieux que de visiter une brasserie vieille de presque trois siècles !

Fondée en 1725, la brasserie Kasumitsuru se situe à 7 kilomètres au sud de la ville de Kasumi, au bord de la rivière Yada. Le saké, cet alcool de riz obtenu par fermentation, est une boisson sacrée dont les origines sont intimement liées à la religion shinto. C’est en effet les sanctuaires shinto qui furent les premiers à brasser cet alcool, utilisé pour des rites religieux. Vous verrez ainsi, dans beaucoup de brasseries, des autels dédiés à des divinités, et vous remarquerez qu’on trouve souvent des tonneaux de saké offerts en offrande aux dieux dans les sanctuaires. Les brasseries sont d’ailleurs souvent liées à un sanctuaire qui se charge de bénir leur production.

Outre le caractère religieux du saké, si on vient à Kasumitsuru c’est surtout pour y découvrir les différentes étapes de la fabrication du saké (sélection du riz, polissage, cuisson, préparation des levures, fermentation, mise en bouteille). Le polissage du riz est une étape importante où l’on va définir le type de saké que l’on produira. On parlera du taux résiduel de riz après polissage, ce taux est généralement compris entre 60 et 40%. Ce taux correspond au pourcentage de riz restant après abrasion des éléments de sa couche extérieurs, considérés comme nuisibles pour la fermentation et l’umami du saké. Plus le taux sera faible, plus le saké sera considéré comme fin puisqu’il aura nécessité plus de travail dans sa fabrication.

fabrication du koji dans la brasserie de saké kasumi tsuru

L’autre étape qu’il me semble intéressant de détailler ici, est le shubo, la préparation du pied de cuve qui va permettre à la fermentation de débuter. Grace à un mélange de koji, d’eau de source, de levures, et de riz cuit, le processus de saccharification et de fermentation peut débuter. Les techniques modernes et la chimie ont permis de raccourcir ce processus de fabrication de 4 à 2 semaines. La brasserie Kasumitsuru, afin de produire un saké de qualité, a opté pour des méthodes traditionnelles, dites Kimoto et Yamahai. Des panneaux explicatifs en japonais et en anglais sont accrochés aux murs et vous permettent de comprendre en détail chacune de ces méthodes et de ces procédés. La fin de la visite se termine par une dégustation d’une sélection de sakés de la brasserie. Sachez également que les sakés ne se conservent pas comme le vin ou les alcools plus forts, il est conseillé de les boire dans l’année de l’achat !

Si vous souhaitez faire une visite de la brasserie, vous pouvez les contacter par mail via ce formulaire en ligne au maximum 3 jours avant votre visite.

Pour se rendre à Kasumi :
Depuis Osaka : Prenez la ligne JR San-in Main Line Limited Express en direction de Hamakaze / Konotori / Kinosaki (compter environs 3h30)

Se relaxer dans les sources thermales de Yumura Onsen

Dans la petite ville de Yumura (湯村), située au nord de la préfecture de Hyogo, vous pourrez profiter des onsen, ces bains d’eaux thermales où se prélasser et se détendre. L’histoire raconte que les sources d’eaux chaudes de Yumura onsen auraient été découvertes il y a plus de 1150 ans et qu’elles seraient l’une des plus chaudes du Japon. Les habitants de Yumura onsen se servent de la source de cet Arayu (荒湯), littéralement « eau chaude violente », pour faire cuire notamment des œufs.

Le ryokan Yuamu (ゆあむ), est une auberge moderne où vous pourrez passer la nuit dans une chambre occidentale tout en profitant de l’hospitalité traditionnelle des ryokan. Ici, les nuits froides d’hiver sont parfaites pour profiter du bain extérieur et se prélasser dans une eau naturellement chaude. L’autre avantage des petites stations thermales est qu’elles ne sont généralement pas noires de monde. On se sent privilégié de pouvoir profiter de tant d’espace et de calme.

En janvier, près des côtes de la mer du Japon, c’est la saison du crabe. Lors de notre dîner kaiseki, nous avons donc eu la chance de pouvoir déguster du crabe accompagné de quelques autres crustacés. Notez que les repas kaiseki sont en général copieux, et servis assez tôt dans la soirée, de quoi vous permettre de profiter de votre nuit à flâner dans la ville avant de profiter de votre bain onsen.

Pour accéder au village de Yumura Onsen, des bus partent depuis la gare de Hamasaka (25mn) ou Tottori (1h05), n’hésitez pas à visiter la page officielle de Yumura pour plus d’informations.

Article sponsorisé par la préfecture de Hyogo

Aimée Moribayashi

Aimée Moribayashi

Franco-japonaise fascinée par ces deux cultures, je découvre lors de mes voyages l'art, la culture et la richesse du Japon.

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