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Des toilettes magiques des restaurants aux layettes rince-doigts

Le Japon est considéré par beaucoup de voyageurs, touristes et gens d’affaires comme un des plus beaux pays du monde. Mais le « pays du soleil levant » possède d’autres atouts évidents que la beauté de ses paysages, sa gastronomie universellement célébrée ou ses opportunités financières : une sécurité de la vie quotidienne inconnue dans notre pays, un confort poussé à l’extrême, mais surtout une hygiène hors normes.

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Bain de pieds dans la rivière de la source thermale de Shuzenji

Bain de pieds dans la rivière de la source thermale de Shuzenji, presqu’île d’Izu, préfecture de Shizuoka

 

Bains dans un hôtel de source thermale de Shuzenji

Bains dans un hôtel de source thermale de Shuzenji, presqu’île d’Izu, Préfecture de Shizuoka

Le Japon a été béni depuis des temps immémoriaux par une abondance d’eau naturelle dévalant ses montagnes à longueur d’année et d’un profil géographique généralement escarpé lui permettant d’évacuer ses eaux et déchets au plus vite. Les sources thermales de cet archipel parsemé de volcans qui ont été exploitées régulièrement depuis plus de 1,500 années, ont aidé à façonner le bain quotidien comme nulle part ailleurs.

Les Japonais ne se lavent pas dans leurs baignoires. Ils nettoient leur corps avant de le plonger dans une eau propre et ceci à la température idéale. Cette attention à la propreté de leurs corps avant de l’immerger dans un véritable massage liquide est d’autant plus remarquable si l’on considère les hivers frileux et les étés tropicaux du Japon.
En fait la raison originelle de l’amour des Nippons pour leurs sources thermales (« onsen ») était non seulement de réchauffer leurs corps mais surtout de soigner leurs peaux et même leurs organes en été.

Dans un lycée japonais

Élèves du secondaire nettoyant leurs propres toilettes dans un lycée japonais

Quant à leurs besoins naturels, les habitants de cet archipel surpeuplé loin du reste de l’Asie avaient très vite compris l’importance vitale d’une stricte hygiène quotidienne, aussi bien de groupe, qu’individuelle. Déjà à la fin du 19e siècle, lorsque le Japon avait réouvert ses portes au reste du monde, les visiteurs occidentaux avaient été frappés, voire choqués par ce soin du corps qu’ils interprétaient, souvent à tort, comme un manque de pudeur ; d’autant plus que ces mêmes Japonais faisaient preuve non seulement d’une grande liberté sexuelle, mais vénéraient aussi toutes formes et symboles de fertilité dans leur vie quotidienne et festivals (“matsuri”). Après tout, les fameuses estampes japonaises érotiques (“shounga”) n’ont pu être possibles que grâce à une éthique grandement différente de celle en vigueur en Europe ou en Amérique, sans compter que l’homosexualité et l’ambisexualité y étaient choses courantes et n’attiraient pas l’opprobre dominante dans nos contrées. Également, les Japonais n’ont jamais hésité à parler franchement des fonctions naturelles du corps humain même lorsque les occidentaux ont essayé d’imposer leurs us et coutumes à un pays qui n’a jamais accepté d’être colonisé, bien qu’il s’était préparé à adopter de nouvelles traditions venues de l’étranger.

 

Les toilettes magiques du Japon: une révolution récente

Décidément on parle beaucoup de ces fameuses toilettes japonaises sans trop savoir comment elles sont devenues une part entière du paysage quotidien de la vie de ce pays.
Il y a trente ans, elles n’existaient que sous deux formes différentes. Les « toilettes japonaises », c’est-à-dire le modèle le plus ancien qui consiste en de simples toilettes au-dessus desquelles on s’accroupit (en quelque sorte des toilettes turques inversées). Elles restent fréquentes dans les toilettes publiques. Apres la Seconde Guerre Mondiale, le modèle de toilettes à chasse d’eau et des urinoirs ont commencé à apparaître. Mais, c’est en 2004 que les toilettes au Japon sont passées au stade magique grâce à l’ajout de véritables ordinateurs cachés dans leur structure permettant de contrôler un système de bidet que les architectes et constructeurs adoptèrent au point d’équiper la moitié des foyers japonais en une seule année. Au Japon, ces bidets sont couramment appelés « washlets », nom commercial appartenant à TOTO, une entreprise basée à Kitakyushu (île du Kyushu).

Mise à part une bien meilleure hygiène et un nettoyage plus facile, la raison principale de la popularité de telles toilettes résidait dans le fait que beaucoup de Japonais souffraient d’hémorroïdes à cause de l’effort physique requis pour se maintenir accroupi au-dessus des toilettes traditionnelles. Le Japon compte le plus grand nombre de cliniques uniquement spécialisées en proctologie au monde, une spécialité médicale encore extrêmement lucrative en dépit du changement de toilettes.

Alors que la plupart des toilettes publiques dans les écoles, les temples ou les gares sont souvent équipées uniquement de toilettes traditionnelles, dans leurs maisons, les Japonais maintenant préfèrent pouvoir s’asseoir, surtout les personnes âgées pour qui la position accroupie est particulièrement difficile et inconfortable.

 

 

Toilettes japonaises

 

Mais c’est en débarquant dans les aéroports du Japon que vous découvrirez ces toilettes incroyablement perfectionnées en raison de la compétition féroce que se livrent les deux plus grandes compagnies, TOTO (50% des parts du marché mondial) et INAX (25%), qui, en fait, font le plus gros de leurs bénéfices en équipant les hôtels à travers le monde, surtout au Moyen-Orient. Les longs tapis roulants qui vous mènent de l’avion aux différentes portes d’arrivée sont régulièrement interrompues pour vous permettre de vous soulager après un long voyage dans des espaces, non seulement vastes et d’une propreté sans faille, mais aussi équipés de toilettes dernier cri. Bien que divisées par sexe, ils contiennent les mêmes toilettes à la seule différence que celles des hommes sont aussi équipées d’urinoirs ultra modernes (aucun bouton à appuyer, ce qui évite bien des contacts douteux). Les toilettes sur lesquelles vous vous asseyez sont munies de deux sortes de washlets dont vous pouvez contrôler la température de l’eau, un pour nettoyer votre derrière et un autre pour nettoyer les autres parties intimes des femmes. Même si vous ne comprenez pas le japonais, les petits dessins sur les plaquettes de fonctionnement ne prêtent pas à confusion ! Et elles sont même équipées d’un séchoir à air chaud pour ceux qui ne veulent absolument pas utiliser de papier !

 

TABLETTE-CONTROLE

Bien évidemment, tous les hôtels modernes en sont équipés, mais une autre différence avec la France notamment est que vous trouverez des toilettes pratiquement partout au Japon, soit publiques dans les gares, les parcs, les plages, les aires de sports et loisirs et même dans les supermarchés et où elles ne seront pas toujours modernes, mais certainement d’une bien plus grande propreté, mais aussi sous leur forme la plus avancée et high-tech à tous les étages de grands magasins, musées, salles de théâtre, concert et cinéma sans compter les mairies, commissariats et autres bâtiments publics ! Vous n’avez que l’embarras du choix ! Et elles sont nickelles à toute heure de la journée !

Les Japonais sont allés jusqu’à commercialiser en 2009 un logiciel pour téléphone mobile baptisé « Check a Toilet ». Ce logiciel permet de trouver les toilettes publiques les plus proches de l’endroit où l’on se trouve !

Parenthèses pour nos compagnes: “otohime”

OTOHIME

« Otohime »

 

Beaucoup de femmes japonaises sont embarrassées à l’idée que quelqu’un d’autre puisse les entendre pendant qu’elles font leurs besoins aux toilettes (un syndrome appelé « parurésie » ou « vessie timide »). Pour couvrir le bruit de la miction et de la défécation, beaucoup de femmes laissent couler continuellement la chasse d’eau des toilettes, gaspillant ainsi une énorme quantité d’eau durant leurs besoins.

Comme les campagnes d’éducation n’ont pas réussi à arrêter cette pratique, un dispositif fut introduit dans les années 1980. Une fois activé, il reproduit le son de la chasse d’eau sans qu’il y ait pour autant besoin d’utiliser celle-ci. L’une des marques proposant ce système est Otohime (音姫), qui signifie littéralement « la princesse du son », ainsi nommé d’après la déesse japonaise Otohime, fille du dieu de la mer Ryujin (toutefois le nom de la déesse s’écrit avec des kanjis différents (乙姫) et signifie lui « la princesse cadette»). Ce dispositif est désormais placé dans la plupart des nouvelles toilettes pour dames, tandis que beaucoup d’anciennes toilettes publiques pour dames en sont équipées. L’Otohime peut être soit un dispositif indépendant fonctionnant sur batteries attaché au mur des toilettes, soit un composant d’un washlet existant. Le dispositif est activé en appuyant sur un bouton, ou en passant la main devant un capteur. Une fois activé, le dispositif produit un bruit similaire à celui d’une vraie chasse d’eau. Ce son s’interrompt au bout d’un temps prédéfini ou peut être arrêté par une deuxième pression sur le bouton. L’économie ainsi réalisée est estimée à plus de 20 litres d’eau par utilisation. Cependant, certaines femmes pensent que le son du Otohime est artificiel et préfèrent continuer à utiliser l’écoulement continu de la chasse d’eau plutôt que l’enregistrement. Comme il semble qu’il n’y ait pas jusqu’à présent de demande pour un dispositif du même type dans les toilettes publiques pour hommes, celui-ci n’est presque jamais présent dans ces lieux.

Mis à part les toilettes, vous constaterez que le standard d’hygiène des hôtels au Japon est d’un tout autre niveau. Pas de système douteux d’étoiles ici qui permet a nos compatriotes mesquins de nous priver de bien d’avantages considérés comme la norme au Japon. Tout hôtel y est pourvu d’une gamme de shampoings, eau de toilette, rasoirs, peignes, brosses et autres changés tous les jours en même temps que vos draps et je parle d’établissements à moins de 50 euros par personne et par nuit !

Bien-sûr, il en va de même avec les restaurants et cafés dans tout le pays.
Cela est en train de devenir une compétition effrénée à qui offrira le plus à ses clients. Même en province, je connais plus d’un restaurant qui, en dehors de toilettes super modernes et bilingues, vous fournira gracieusement des rince-bouches, des cure-dents jetables et jusqu’à des cure-oreilles sans parler de toute une gamme de serviettes en papier !

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En parlant de papier, cela devient tout simplement délirant : papier simple, double, triple, doux, extra-doux, blancs, coloriés, à motifs et j’en passe ! Les magasins y consacrent généralement un rayon unique!

 

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À propos de ces mêmes papiers de toilettes, beaucoup d’hôtels et de restaurants se plaignent de leur totale disparition après le passage de certains clients venus d’autres pays asiatiques !

 

Layettes rince-doigts

Layettes rince-doigts

Layettes rince-doigts aseptisées

Layettes rince-doigts aseptisées

Layettes rince-doigts et autres pour hommes

Layettes rince-doigts et autres pour hommes

Quant aux layettes rince-doigts, nouveau délire !

En fait l’expression “layettes rince-doigts” ne veut dire grand-chose lorsque l’on se trouve confronté par le choix qu’il soit pour ces dames ou les hommes (ou les enfants et personnes âgées) !
Serviettes humides aseptisées et parfumées, non seulement pour les mains, mais aussi pour différentes parties du corps, des serviettes de tailles différentes pour les sportifs ou les professionnels, des serviettes au talc, désinfectantes pour les sièges de toilettes, tables, chaises, etc.
En fait, je connais des gens qui les achètent toutes pour en faire une collection à montrer à leurs amis, car il en existe beaucoup fabriquées dans un but publicitaire et commémoratif !

Robert Gilles Martineau

Robert Gilles Martineau

Robert-Gilles Martineau est un résident français du Japon vivant à Shizuoka depuis plus de 40 ans. En 1998, il commence à écrire des articles (en trois langues) dans lesquels il partage son amour pour la gastronomie japonaise, ainsi que ses découvertes touristiques. Sa devise : « Il y a toujours un nouvel endroit à visiter et de nouveaux mets à déguster !

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