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Bienvenue à la campagne ! Au large de la ville de Niigata (新潟市), l’île de Sado (佐渡), la plus grande île japonaise de la mer du Japon, cultive les traditions agricoles depuis des millénaires. Au pied de montagnes de faible altitude, champs et rizières s’étendent sur les plaines, bordés par de vénérables maisons en bois. Quel charme ! L’économie de ces terres rurales repose sur l’agriculture, la riziculture et la culture du thé, la pêche et l’ostréiculture, autant d’activités pratiquées dans le respect de la biodiversité. Embarquement immédiat pour un pays de cocagne à la conscience environnementale.

Les rizières, image d’Épinal du Japon rural

L’île de Sado tend à l’auto-suffisance en matière agricole. Si les rizières donnent aux paysages japonais l’une de leurs caractéristiques immédiatement reconnaissables, la riziculture à Sado est tout un art. La plantation du riz a lieu en mai, pour une floraison fin juillet-début août. Le riz Koshihikari (コシヒカリ米) se nourrit des eaux venues des montagnes boisées et de la mer du Japon. La richesse en minéraux de ces eaux permet de fertiliser les rizières, et d’y limiter voire d’éviter l’utilisation d’engrais ou de pesticides. Cette eau donne ensuite au riz — ainsi qu’au saké — la force et la finesse de ses arômes. Les grains s’épanouissent également à la faveur d’un climat aux 4 saisons bien marquées. Réputé pour être l’un des meilleurs du Japon, ce riz est certifié « Spécial A ».

une rizière sur l'île de Sado
Rizière à Niibo

Dans la rizière de Niibo (新穂), un mélange d’eau de montagne et d’eau salée circule dans les canaux d’irrigation. Des astuces éco-responsables locales sont utilisées pour cultiver le riz : pâte de canne à sucre, poudre de coquilles d’huîtres, son de riz ou encore fumier sont utilisés comme autant de fertilisants naturels, riches en azote, phosphore et potassium. Le riziculteur a aussi installé un ingénieux système de circulation de l’eau à travers des coquilles d’huîtres : cet appareillage artisanal enrichit encore la rizière en calcium et minéraux.

Astuce écolo japonaise : un système de circulation de l’eau à travers des coquilles d’huîtres
Système artisanal de circulation de l’eau à travers des coquilles d’huîtres

La rizière de Niibo est donc pensée dans un souci environnemental et dans le respect de la biodiversité locale. La riziculture respecte en particulier l’écosystème du toki, l’ibis nippon, qui survole ces étendues de silence.

En 2017, dans le cadre du 10e anniversaire du riz Toki to Kurasu Sato (朱鷺と暮らす郷), un riz certifié de la ville de Sado, les agriculteurs se sont lancés dans le défi du design de rizière ! L’idée est de modeler chaque année les plants de manière à former des motifs.

L’ibis nippon ou ibis à crête rouge (toki)

Victime de la sur-chasse, l’ibis nippon, un temps menacé d’extinction, est aujourd’hui protégé. L’île de Sado est l’un des rares sites où l’on peut encore apercevoir des ibis nippon, planant au-dessus des rizières, et piquant sur les rigoles pour y attraper des poissons. L’ibis se nourrit de grenouilles, d’insectes et de petits poissons des rizières, notamment de loches. Pour donner un coup de pouce au biotope du toki (トキ), les agriculteurs creusent dans les rizières des sillons pour que l’eau accumulée soit poissonneuse. L’île compte près de 400 toki sauvages, tandis que 200 sont hébergés dans des refuges en vue d’être relâchés dans la nature.

Sanctuaire Sannō (Hiyoshi) à Niibo (山王神社)

Chaque année en avril, six communautés des environs célèbrent le Niibo Sanno Festival au sanctuaire Hiyoshi de Niibo. Des troupes d’ondeko font du porte-à-porte. Ils dansent devant les maisons pour chasser les mauvais esprits, prier pour l’abondance des moissons et l’harmonie au sein des foyers. Cinq divinités locales sont alors portées en procession sur des mikoshi (神輿), des châsses portables, et on s’adonne à l’ondeko et au tir à l’arc à cheval.

un sanctuaire de l'île de Sado
Honden sanctuaire Sanno-Hiyoshi à Niibo

Balade à vélo autour du lac Kamo (加茂湖)

Pour partir à la découverte de cette région agricole largement engagée dans le respect de l’environnement, le vélo est l’alternative écolo idéale.

Au départ du port de Ryotsu (両津港), une piste cyclable mène aux rives du lac Kamo (加茂湖, Kamo-ko), le plus grand lac de la préfecture de Niigata. Il fut connecté à la baie de Ryotsu au cours de l’ère Meiji (1868-1912), ce qui fit de lui un lac d’eau saumâtre. Entre lac et rizières, sanctuaires et jardins, la piste cyclable nous fait cheminer dans un paysage bucolique apaisant, survolé de toki et autres oiseaux sauvages. Le lac Kamo étant riche en nutriments, on y produit des huîtres.

Compter près de 2h30 de trajet pour 20,9 km.

Carnet pratique

Se rendre sur l’île de Sado

L’île de Sado se trouve à 32 km au large de la côte de la préfecture de Niigata depuis son point le plus proche (67,2 km séparent le port de Niigata et le port de Ryotsu). Le ferry et l’hydroptère JetFoil relient Niigata à Sado. Tous deux se prennent au départ du terminal de ferries Sado Kisen à Niigata. On débarque sur l’île de Sado au terminal de ferries de Ryotsu (Ryotsuminato Terminal), au centre nord de l’île. Compter 2h30 de trajet en ferry, ou 1h35 en JetFoil. Service de restauration rapide à bord du ferry.

Le Sado-Niigata Pass couvre l’aller-retour en ferry entre Niigata et Sado, l’aller-retour en bus entre la gare de Niigata et le port de Niigata, l’utilisation des bus de la Niigata City Loop pendant une journée, et l’accès aux bus de Sado (Niigata Kotsu Sado) durant trois jours. Vous aurez même droit à deux heures gratuites pour la location de vélos. Vendu au prix de 5000 yens pour les adultes et 2500 yens pour les enfants, c’est un pass très utile pour se déplacer sur l’île de Sado à moindre coût !

Ferry de Sado Kisen reliant Niigata à Ryotsu, sur l'île de Sado
Ferry de Sado Kisen reliant Niigata à Ryotsu, sur l’île de Sado

À votre arrivée à Sado (ou avant de quitter l’île) vous pourrez passer un peu de temps dans le port de Ryotsu. Connectée au terminal, l’allée commerçante Sea Town (シータウン) égrène des boutiques de souvenirs de l’île : artisanat, poissons séchés, confiseries, saké… Au rayon des produits de la mer, on y trouve en exclusivité la très populaire sériole japonaise, ou limande à queue jaune.

Se loger sur l’île de Sado

Le Ryotsu Yamaki Hotel (両津やまきホテル) est un hôtel traditionnel installé sur une colline près du port de Ryotsu. Il offre une vue imprenable sur la baie de Ryotsu et sur le lac Kamo, depuis les chambres et son onsen, lui aussi typique du Japon. Les chambres en tatamis sont meublées de tables basses et de zaisu, des chaises japonaises sans pieds.

Chambre sur tatami avec futon dans un hôtel japonais
Chambre sur tatami avec futon au Ryotsu Yamaki Hotel

Le restaurant de l’hôtel sert une cuisine régionale à base de produits locaux et de saison. Signalons aussi un salon pour la cérémonie du thé, et des expositions d’art japonais.

L’hôtel est relié à la source d’eaux thermales Akitsu Onsen (秋津温泉), qui prend naissance à 1500 mètres sous terre. Ses eaux contiennent de l’acide borique, que l’on retrouve dans les solutions ophtalmiques. Elles adoucissent la peau, soulagent les douceurs musculaires et les rhumatismes.

L’onsen de l’hôtel se compose d’un bassin intérieur et d’un bassin en plein air, sur la terrasse du 2e étage, offrant une vue imprenable sur le lac Kamo. L’eau jaillit d’une source surélevée, et dégringole jusque dans le bassin par un chemin de pierre. En journée, on peut apercevoir des vols de toki ; en soirée, par temps clair, on admire le clair de lune et les lumières scintillantes sur le lac.

Vue sur les champs et le lac Kamo depuis le Ryotsu Yamaki Hotel
Vue sur les champs et le lac Kamo depuis le Ryotsu Yamaki Hotel

L’hôtel se situe à 3 km du temple bouddhiste Gokuraku-ji (極楽寺), et à 5 km de la source chaude Shiizaki (椎崎温泉, Shiizaki onsen).

L’office du tourisme de l’île de Sado

L’office du tourisme de Sado, située dans le terminal de ferry de Sado Kisen. Dans les environs, on retrouve de nombreuses possibilités d’hébergement et de restauration. On peut louer des vélos pour partir en excursion autour du lac Kamo. Compter 500 yens jusqu’à 2h, puis 200 yens par heure écoulée, ou 2000 yens la journée. Le centre se situe aussi à 10-20 minutes de voiture d’un village abritant l’ibis nippon, et à 40 minutes en voiture du site historique de Sado Kinzan, la mine d’or de Sado.

Vous trouverez plus d’informations sur Sado en parcourant le site internet de la Sado Tourism Association.

Mesures de prévention de la COVID-19

La plupart des sites touristiques et restaurants veillent au respect des mesures barrière : espacement des tables et/ou parois en plexiglas, gel hydroalcoolique à disposition (et parfois obligatoire pour entrer), caméras thermiques pour la prise de température, marquages au sol pour garantir la distanciation physique… Tous les professionnels accueillant du public portent le masque, à l’instar de la quasi-totalité des Japonais.

Sur l’île de Sado, la riziculture est tout un art, y compris au sens propre du terme. L’engagement de l’île dans la préservation de son environnement et sa biodiversité lui a valu d’être l’un des premiers sites des pays développés (et le premier du Japon) à être reconnu en 2011 comme « système ingénieux du patrimoine agricole mondial » (GIAHS). Sur l’île de Sado, c’est toute la vie qui s’agence autour des activités agricoles. Les traditions, cérémonies et matsuri eux-mêmes sont liés à la prière pour les récoltes.

Organisé par TOKIMEKI SADO NIIGATA TOURISM ZONE
Article écrit en partenariat avec EDGE OF NIIGATA, Niigata Visitors & Convention Bureau

Marie Borgers

Marie Borgers

Après une préparation intense, la lecture de dizaines de livres et des centaines d'heures d'étude du japonais, j'ai tout quitté pour venir m'installer au Japon, à Nagoya. En tant qu'éditrice et rédactrice, j'aime partager les émotions suscitées par l’évasion, et transmettre la connaissance d'autres cultures, berceau de la tolérance.

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