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Nuit au ryokan Ebisuya en partenariat avec l’Association Touristique de la Ville de Fujisawa.

Enoshima (江の島) étant très proche de Tokyo, l’île est une destination idéale pour une escapade depuis la capitale : visiter ses sanctuaires, flâner des les petites rues, monter en haut de l’Enoshima Sea Candle pour admirer le panorama, profiter de la plage… et bien sûr admirer le Mont Fuji ! Mais si l’île peut se visiter en une journée, y rester pour la nuit permet de sentir une toute autre atmosphère dans les rues désertées par les visiteurs.

Le Ryokan Ebisuya, auberge traditionnelle d’Enoshima

Le ryokan Ebisuya (恵比寿屋) se repère aisément depuis le pont Benten-bashi par lequel on arrive sur l’île d’Enoshima : c’est ce bâtiment jaune, légèrement en hauteur.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon, milans noirs

Ebisuya sous le vol de milans noirs.

Il est situé dans la rue principale, à gauche quelques mètres après le grand torii qui marque l’entrée dans l’île sacrée.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon, torii

Comme souvent dans les auberges traditionnelles, le nom des clients du soir est inscrit devant l’entrée, en kanji pour les Japonais et en romaji pour moi !

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon

Ryokan Ebisuya : le nom des clients du jour à l’entrée.

Enoshima ayant une histoire plus que millénaire, certains ryokan y accueillent visiteurs et pèlerins depuis plusieurs siècles. Bien que les bâtiments d’Ebisuya soient récents, cette auberge est vieille de 350 ans. On y accède en traversant un petit jardin qui la sépare de la très fréquentée rue Benzaiten Nakamise. Le contraste est frappant. Ici l’ambiance est feutrée, la lumière tamisée. Le personnel, aux petits soins, prodigue un accueil sympathique et sur mesure.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon, île

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon

Séjourner dans une chambre traditionnelle

La chambre d’un ryokan n’est pas l’équivalent d’une chambre d’hôtel. On n’y vient pas seulement pour dormir, mais bien pour y séjourner : le ryokan est souvent en soi la destination d’un voyage.

Suivant la tradition japonaise, ce ryokan propose un service attentif et diligent. La « chambre » se transforme au fil de la journée : à mon arrivée, la vaste pièce au sol de tatami est meublée d’une table basse, ainsi que de fauteuils tournés vers la large fenêtre qui donne sur le pont Benten-bashi et la plage.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon

Après le dîner, un employé vient installer mon futon pour la nuit. L’on peut ainsi profiter en journée d’une pièce spacieuse, et cela permet d’adapter facilement le nombre de couchages au nombre de clients : la même chambre peut accueillir une personne seule, un couple, mais aussi une famille ou un groupe d’amis.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon,

La nuit, la vue sur la côte éclairée est magnifique et accentue l’impression de distance avec l’autre rive que l’on observe de loin, depuis cette chambre comme hors du temps.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon,

Quand vient l’heure du départ, le futon est rangé et la table, encore chargée de la vaisselle du petit déjeuner, a repris sa place initiale.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon,

La cuisine Kaiseki : un dîner gastronomique

Un séjour dans un ryokan est l’occasion de goûter au Kaiseki ryôri, la cuisine gastronomique japonaise. Toujours cuisiné avec des produits frais, le menu varie au fil des saisons.

Au ryokan Ebisuya, contrairement à certaines auberges où les repas sont pris dans une salle commune, le dîner est servi directement dans la chambre, par une employée vêtue d’un kimono. Même si j’ai eu la chance de séjourner dans plusieurs ryokan, c’était la première fois pour moi, et je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ces scènes d’auberge dans les vieux films : cela apporte encore plus d’authenticité à l’expérience.

Dîner entre-soi permet aussi d’être maître de l’ambiance du repas, et peut mettre à l’aise ceux qui ont peur ne ne pas maîtriser l’étiquette.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon

Ce type de repas est composé d’un ensemble de petits plats variés, certains sont chauds, d’autres froids, les textures et les goûts sont multiples. Les produits sont toujours frais et de saison. Comme nous sommes au bord de la mer, le poisson était ici présent dans la majorité des plats.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon, daikon et maquereau

Bien que les portions soient petites, elles sont nombreuses et l’on est rassasié à la fin du repas. À noter : vous serez servis progressivement, ce qui permet aux plats chauds de ne pas refroidir.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon, diner

Après un repas aussi bon que copieux, le dessert, composé d’une mousse de thé matcha, d’une fraise et d’un peu d’an (haricots rouges sucrés) apporte une touche fraîche et sucrée.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon

Le petit déjeuner est également composé de plats variés en petites portions, qui accompagnent du riz, une soupe miso, et l’incontournable poisson grillé. Parmi ceux-ci, on trouve ici des shirasu (alevins) qui sont une spécialité locale. Également servi dans la chambre, le petit déjeuner est lui aussi copieux donc un conseil : levez vous tôt et allez prendre un bain ou vous promener avant pour vous ouvrir l’appétit et l’apprécier pleinement.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon

Se prélasser dans le bain commun

Le bain public est une autre expérience incontournable dans un ryokan. L’eau de celui-ci ne vient pas d’un onsen (source chaude naturelle) mais le protocole y est le même : passez le noren (rideau) rouge pour les femmes (女) et bleu pour les hommes (男), déshabillez-vous, lavez-vous, puis entrez dans le bain chaud et détendez-vous.

Le bain du ryokan Ebisuya est spacieux et offre une belle vue (mais ma photo est prise de nuit pour qu’il soit désert !).

Si cependant vous n’aimez pas l’idée de vous laver dans un bain partagé, les chambres sont aussi équipées de salles de bain. Mais un autre conseil que je peux vous donner est de vous rendre au bain peu avant la fermeture, il n’est pas rare de pouvoir en profiter seul.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon, noren du bain public

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon, bain public

Porter un yukata

Comme tous les ryokan, Ebisuya prête à ses clients des yukata. C’est donc l’occasion pour en essayer un. Pas de panique : les yukata des auberges sont des vêtements d’intérieur, des sortes de pyjama, ils sont plus courts et simples à mettre que les yukata que l’on porte dans la rue pour les matsuri et autres occasions.

La seule chose à retenir est que le pan gauche doit impérativement être au-dessus du pan droit. Souvent les ceintures ne font que quelques centimètres de large, mais celles d’Ebisuya sont plus larges et belles. Comme il s’agit d’une tenue d’intérieur, il n’y a pas d’étiquette stricte sur le nœud, que l’on peut faire sur le devant.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon, yukata

Se promener autour du ryokan au petit matin

Une chose que je vous conseille absolument, c’est de profiter de votre séjour au Ryokan Ebisuya pour vous promener sur l’île le soir et au petit matin, quand les rues sont vides des nombreux visiteurs qui s’y pressent en journée. L’ambiance y est vraiment différente, et c’est le meilleur moyen d’apprécier le charme des ruelles d’Enoshima.

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon

Ryokan Ebisuya, Enoshima, Japon, chat

Informations pratiques

Plus d’informations sur le site officiel  du ryokan Ebisuya (en japonais). À l’heure à laquelle j’écris, le site en anglais ne fonctionne pas, mais cela sera probablement dépanné sous peu. Réservation possible en ligne sur le site japanican.com.

Plus d’informations sur Enoshima et les alentours sur le site Internet de l’Office du Tourisme de Fujisawa. Ce site est très bien fait et vous y trouverez toutes les informations nécessaires à la préparation de votre voyage.

Comment s’y rendre ?

Enoshima est accessible à pied depuis les gares d’Enoshima (desservie par le Enoden), Katase-Enoshima (desservie par les lignes Odakyu) et Shonan-Enoshima (desservie par le Shonan monorail). Comptez environ 1 heure depuis Tokyo ou Yokohama et une vingtaine de minutes depuis Kamakura. Pour plus de précisions, je vous conseille de consulter cette page.

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Clémentine Cintré

Clémentine Cintré

En septembre 2017, je quittai la France et mon travail dans un centre de danse contemporaine pour m'installer au Japon. Quelques jours plus tard, je séjournais dans une ferme à Oita pour écrire mon premier article pour Voyapon — dont j'allais devenir rédactrice en chef deux ans plus tard. Si vous visitez Kyoto en août, il est probable que vous me croisiez lors des fêtes de Bon Odori. Deux autres de mes passions sont les îles et les chats, et ça tombe bien : le Japon a de quoi me combler dans ces deux domaines. 

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