Le terme « Goto » signifie littéralement « cinq îles », en référence au « cinq îles » principales que comprend l’archipel des Goto. Les îles sont divisées entre celles du nord : Wakamatsu et Nakadori, appartenant aujourd’hui à la ville de Shin-kamigoto, et les trois îles du sud : Hisaka, Naru et Fukue, appartenant désormais à la ville de Goto.
Mon guide et ami de la mairie de Goto, Olivier, est venu m’accueillir lors de mon arrivée au port de Fukue. Au cours des jours suivants, nous allions explorer ensemble les îles de la ville de Goto : ses secrets liés à la riche histoire chrétienne et féodale du Japon, ses paysages naturels intacts et sa délectable et généreuse gastronomie pour lesquels la ville de Goto est devenue célèbre. Pour le moment, cela impliquait de monter à bord d’un ferry pour une traversée de 40 minutes en bateau en direction de l’île de Hisaka, l’île la plus proche de Fukue.
L’ancienne église de Gorin et les traditions chrétiennes cachées de l’île de Hisaka
Pour rejoindre le site de l’ancienne église de Gorin, il a fallu conduire quarante cinq bonnes minutes depuis le port de Hisaka, en passant par les ruelles étroites du village peu peuplé de Warabi, et par une route de montagne encore partiellement endommagée à cause d’un typhon qui a frappé l’île de plein fouet fin septembre. Au bout de la route, nous avons garé notre petite voiture électrique dans un parking désert. Puis, nous avons marché les 10 minutes restantes, descendant deux volées de marches de pierre puis le long de la côte d’une petite baie. C’est ici que nous avons été accueillis par l’un des résidents locaux : un chat errant, surgissant des hautes herbes pour nous scruter de son regard curieux.
Alors qu’Olivier se penchait pour caresser sa fourrure, le chat s’éloigna en courant et remonta le chemin de terre, se retournant vers nous comme s’il nous faisait signe de le suivre. J’ai haussé les épaules en direction d’Olivier et commencé à suivre le chat qui nous guida sur le chemin avant de disparaître de nouveau dans l’herbe. Nous avons continué un peu, puis sommes arrivés au sommet de la colline, tout au bout du sentier : au cimetière de Gorin. Ici, nous avons été témoins d’une représentation visuelle des états passés et présents du christianisme au Japon : les tombes des chrétiens cachés morts à Gorin avant la levée de l’interdiction du christianisme sont marquées par de simples amas de pierres ovales, tandis que celles des chrétiens morts après la levée de l’interdiction sont ornées de pierres tombales et de croix traditionnelles.
En redescendant le chemin, nous nous sommes dirigés vers l’ancienne église de Gorin. Jusqu’en 1931, il s’agissait en fait de l’église Hamawaki, construite à proximité du port de Hisaka. Lorsqu’elle fut rebâtie en un bâtiment plus grand, toute la structure de l’église a été déplacée sur ce site dans le village de Gorin et reconstruite telle quelle. Lorsque vous entrez dans le bâtiment, vous comprenez pourquoi les habitants ont voulu garder l’église intacte ; l’intérieur est magnifiquement construit dans un style qui mêle influence occidentale et artisanat japonais. À l’extérieur, l’église adopte l’apparence d’une maison japonaise, mais à l’intérieur, les plafonds voûtés offrent un espace accueillant (assurez-vous de faire une réservation à l’avance ou de vous joindre à une visite guidée si vous voulez voir l’intérieur de l’église). L’ancienne église de Gorin est la deuxième plus ancienne église en bois encore existante dans la préfecture de Nagasaki ; seule la célèbre cathédrale Oura de la ville de Nagasaki demeure plus ancienne.
Après notre sortie de l’église, nous avons croisé un petit groupe de touristes japonais venus la visiter en empruntant un petit bateau jusqu’au port. Pour ceux qui ne peuvent pas conduire au Japon (ou qui préfèrent ne pas emprunter les routes étroites de l’île), des visites en bateau sont organisées ; un moyen pratique de se rendre à l’ancienne église de Gorin, même si vous risquez de manquer la vue sur le chemin du retour vers le port. Vous devez également faire une réservation en ligne à l’avance afin qu’un gardien puisse vous permettre de pénétrer à l’intérieur de l’église.
Olivier et moi avons fait un détour sur le chemin du retour vers le port. Alors que le crépuscule jetait une lueur chaude sur les montagnes recouvertes de forêts, nous avons admiré l’île de Hisaka, en forme en fer à cheval, depuis le point de vue de l’observatoire d’Origami. Alors que j’étais occupé à prendre des photos du paysage, mon petit drone a attiré l’attention d’un groupe de milans noirs, rapaces connus pour capturer les drones présents dans le ciel juste pour le plaisir grâce à leurs fortes serres. Ne voulant aucun problème avec ces curieux volatiles, j’ai été contraint d’effectuer un atterrissage anticipé.
Comme les journées sont courtes pendant les mois d’hiver, nous n’avons pu passer que quelques heures à Hisaka. Une journée complète nous aurait permis d’explorer davantage le patrimoine chrétien caché de l’île (toute l’île de Hisaka est reconnue comme patrimoine mondial de l’UNESCO). Plus particulièrement, l’église commémorative de Royanosako : lieu marquant un tournant important dans l’histoire du christianisme au Japon, où la persécution brutale de près de 200 chrétiens à la fin du XIXe siècle a créé un scandale international qui a conduit à la fin de l’interdiction du christianisme au Japon.
À vrai dire, la diminution de la population de Hisaka, comptant actuellement 300 personnes environ, implique qu’il n’y a pas beaucoup de sites ni d’activités vraiment ciblés pour les touristes sur l’île. Mais tout comme l’île de Nozaki située au large de la côte de l’île d’Ojika juste au nord de Goto, Hisaka est une excellente destination pour ceux qui souhaitent s’évader sur une île presque déserte mais comptant des monuments d’importance historique, ou pour ceux qui s’intéressent à l’histoire et aux traditions des chrétiens cachés du Japon
L’île de Naru : l’occasion d’explorer une autre facette de Goto
L’île de Naru n’est pas plus grande que celle de Hisaka, mais sa population beaucoup plus importante implique qu’il y a plus de choses à y faire et à y voir. Olivier et moi avons pris un ferry tôt le matin au départ de Fukue, passant entre certaines des plus petites îles de l’archipel. En fonction de la météo, vous aurez peut-être la chance d’y admirer des vues spectaculaires.
Comme Hisaka, le monument le plus important de Naru est lié à son héritage chrétien caché. L’église Egami se trouve dans un bosquet au pied de la montagne dans le village d’Egami. Vue de l’extérieur, entre sa structure blanchie à la chaux et ses fenêtres peintes dans un bleu avoisinant la couleur de la baie d’Okushi à proximité, on pourrait la qualifier de kawaii (mignonne). Mais à l’intérieur, Egami est aussi un véritable chef-d’œuvre d’architecture en bois, majestueux et élégant. Bâtie sur des piliers à environ un mètre du sol, l’église en bois a bien résisté aux intempéries depuis sa création en 1918. Contrairement à de nombreuses autres églises dont la construction a été financée par les missionnaires catholiques étrangers au Japon, Egami a été financée par les chrétiens locaux grâce à la recette d’une année de pêche exceptionnelle. Aujourd’hui, l’église est encore fréquentée par le public pour la messe catholique une fois par mois. Si vous souhaitez voir l’intérieur de l’église, vous devrez faire une réservation à l’avance, car il s’agit avant tout d’un lieu de culte et non pas d’une attraction touristique. Comme pour l’ancienne église de Gorin, il est préférable de faire une réservation en ligne si vous avez l’intention de la visiter.
La façade de l’église Egami
Après avoir visité l’église d’Egami, nous nous sommes dirigés en voiture vers le musée Kasamatsu Hirotomo, dans le bâtiment principal d’une ancienne école primaire et autres ateliers d’art communautaire. L’artiste Kasamatsu a grandi à Goto et son travail a été inspiré par deux choses : son éducation catholique, qui peut être perçue dans l’assimilation d’images angéliques dans ses peintures, et sa femme créatrice de mode. L’influence de sa femme dans son travail se manifeste par les vêtements élégants portés par des mannequins et par le fait que bon nombre d’entre eux sont dépourvus de tête, un spectacle apparemment assez courant chez lui.
La galerie est assez modeste et ne prend environ que 30 minutes à explorer, mais à Sankyodai Kobo (l’atelier des 3 frères) à proximité, vous pourrez essayer de fabriquer vos propres créations artistiques.
Créez votre propre œuvre d’art en bois de camélia
Comme vous l’avez peut-être compris, Sankyodai Kobo a été fondé par trois frères, qui travaillent principalement dans les domaines de la construction et de l’architecture. Alors que Naru devenait une destination touristique de plus en plus populaire, ces trois frères ont fabriqué de simples porte-clés avec des images de Goto gravées comme souvenirs gratuits que les visiteurs pouvaient emporter chez eux. Ces souvenirs se sont avérés plus populaires qu’espéré, et les 3 frères ont alors transformé leur petite affaire en une véritable entreprise, maintenant dirigée par l’un de leurs fils.
Si vous pensez que l’atelier consiste uniquement à fabriquer vos propres souvenirs en bois à l’aide d’un pyrographe, vous omettez la chose la plus importante : le traitement du bois lui-même. La majeure partie du bois utilisé à Sankyodai Kobo provient du camélia, l’une des sources de revenu les plus importantes de la région grâce à la production d’huile de camélia. Les plus grosses branches sont coupées en morceaux adaptés à la fabrication des porte-clés. Mais avant d’être gravées, les tranches de bois doivent être traitées en trempant dans de l’eau, en séchant sur une grille et en étant poncées à plusieurs reprises pour leur donner un rendu presque soyeux.
Les branches les plus minces sont également traitées, mais au lieu d’être tranchées, elles sont sculptées à la main en des sceaux traditionnels japonais appelés hanko, souvent utilisés à la place des signatures sur les formulaires et les documents officiels. Ici, cette double utilisation a pour but de créer le moins de déchets possible et de valoriser la matière première des camélias, ressource faisant prospérer les îles de Goto. Un excellent exemple de tourisme durable à travers les îles de la région.
À présent, l’appétit commence à se faire ressentir. Il est donc temps de rendre visite à l’un des restaurants les plus populaires du coin, Mikanya, pour un repas copieux de Nagasaki Champon.
Un repas réconfortant et typique de Nagasaki à Mikanya
Mikanya est situé dans un bâtiment blanc quelconque à quelques pas du supermarché local de Naru. Lors de notre visite, le restaurant accueillait quelques ouvriers du bâtiment et d’autres clients. Ceux-ci savaient que c’était là le genre d’endroit où aller à Naru pour de délicieux plats locaux bon marché.
Jetez un coup d’oeil aux rideaux Mikanya
J’étais là pour une raison précise : goûter le champon accompagné de poulet frit, à la manière des habitants de Nagasaki. À Mikanya, le champon peut être commandé accompagné de trois énormes morceaux de poulet frit karaage. Toutefois, le poulet n’est pas destiné à être mangé séparément, mais à être mis directement dans le champon, où l’huile et la pâte du poulet frit ajoutent de la saveur au bouillon, et inversement. C’était une expérience qui m’avait manquée depuis ma dernière visite dans mon restaurant préféré de Nagasaki ramen. Celui-ci, auparavant situé à 10 minutes de chez moi ayant déménagé au centre de Tokyo il y a 4 ans.
Mettez le poulet frit karaage directement dans le bouillon !
Après un repas aussi copieux, vous voudrez peut-être prendre le temps d’explorer le reste de Naru avant que le dernier ferry de la journée ne parte pour Fukue vers 17h30. La plupart des sites de l’île sont facilement accessibles avec une voiture de location, vous aurez donc le choix de vos destinations, allant des observatoires perchés sur les sommets des montagnes intérieures, jusqu’aux formations rocheuses géologiques atypiques le long de la côte.
Fukue, la plus grande île de la ville de Goto
Pour mon dernier jour dans les îles Goto, nous avons exploré certains lieux que j’avais manqués lors de ma précédente visite à Fukue quelques mois auparavant. À cette époque, la résidence Gotoshi et son jardin étaient fermés pour rénovation. Mais cette fois-ci, elle était à nouveau ouverte. Ce bel endroit est aujourd’hui encore la propriété privée de la 30e génération du clan de la famille Goto. Olivier se souvient d’ailleurs d’avoir un jour rencontré l’actuel seigneur de Goto en plein travaux de jardinage à l’extérieur de la résidence. Apparemment, la seigneurie n’a pas tous les avantages qu’elle avait il y a 300 ans.
Le jardin a été conçu par Zensho, un moine de Kyoto célèbre pour avoir conçu des jardins dans les temples réputés de l’ancienne capitale. La rumeur raconte que Zensho a été expédié à Goto en guise de punition pour son abus de consommation de saké, perte pour Zensho mais gain énorme pour Goto. Zensho a conçu le jardin autour d’un immense camphrier vieux de 800 ans, dont chaque vue révèle la splendeur. Le seigneur de Goto, qui a commandé ce jardin, était également un grand amateur de tortues. Vous croiserez donc des dizaines de représentations ou de références à des tortues cachées dans le jardin, y compris deux petites îles en forme de tortue dans l’étang.
La résidence a été bâtie en 1861 et est un magnifique exemple de résidence de samouraï de la fin de la période Edo. Des pièces cachées et des passages secrets ont été construits dans la maison pour protéger le seigneur et sa famille de toute attaque surprise par des ennemis. Au premier abord, le papier peint utilisé dans les chambres semble provenir d’une maison moderne. Mais regardez d’un peu plus près : les dessins y figurant représentent des symboles et des nombres fétiches. La maison n’a jamais été impliquée dans des batailles ni des catastrophes naturelles. Il y a donc beaucoup de détails dans sa conception que vous pourrez apprécier dans leur forme initiale.
La précieuse production des îles Goto, l’huile de tsubaki
La commercialisation de l’huile de tsubaki (camélia) est un élément essentiel de l’industrie de Goto. Bien que peu d’Occidentaux connaissent les bienfaits de l’huile de tsubaki, elle est réputée en Asie pour son utilisation dans les produits cosmétiques et alimentaires. Riche en antioxydants, elle est similaire aux huiles démaquillantes protégeant la peau ainsi que les cheveux. L’huile de tsubaki est bénéfique pour le corps et le nourrit de l’intérieur et de l’extérieur.
La société productrice d’huile de tsubaki Imamura est l’un des plus grands producteurs d’huile de tsubaki à Fukue et compte parmi ses clients la prestigieuse société de cosmétiques Shiseido. Outre sa charmante équipe composée d’un couple, ce qui distingue Imamura de ses concurrents, c’est l’utilisation de l’équipement et du processus d’origine pour extraire l’huile de tsubaki. La plupart des entreprises se sont adaptées à des équipements plus modernes ; même Imamura possède plusieurs machines qu’il emploie pour extraire l’huile principalement utilisée pour les cosmétiques. Mais Imamura conserve également son équipement ancien ainsi que son processus datant d’il y a plus de 100 ans. Selon Imamura-san, cela laisse plus de saveur à l’huile de tsubaki, qui est par conséquent meilleure pour la production alimentaire.
Une fois par semaine, pendant leur jour de congé, les Imamura ouvrent les portes de leur usine aux visiteurs qui souhaitent voir comment l’huile de tsubaki est produite à l’ancienne. Les vieilles machines sont bruyantes et coriaces, et le processus implique un travail manuel fastidieux, même pour un jeune travailleur. Mais les Imamura effectuent le processus sans transpirer ni perdre le sourire ; du broyage au raffinage, en passant par la cuisson à la vapeur et le pressage. Sur l’un des murs de la structure se trouvent des photos de visiteurs célèbres. On y trouve le célèbre lutteur de sumo yokozuna (rang le plus élevé), Hakuho.
Il n’y a pas de basse saison pour la production d’huile de tsubaki. Même lorsque l’huile n’est pas produite, les Imamura doivent s’occuper de leur bosquet de 4000 camélias afin de les garder sains pour la production. Monsieur Imamura se souvient avoir grandi dans l’usine, aidant au travail même lorsqu’il était enfant. Pourtant, il évoque ces moments avec un sourire, fier de son travail et convaincu que sa famille conçoit un produit précieux pour le Japon et pour le monde, et ce depuis des décennies.
Où séjourner et manger à Fukue
Les logements et restaurants ne manquent pas à Fukue, en particulier dans le centre-ville. Le Goto Tsubaki Hotel est le dernier-né de la liste des hébergements de la ville de Goto, un hôtel contemporain situé face au port. Ouvert en juin 2019, l’hôtel propose des chambres spacieuses avec de grands lits, un restaurant italien et un hall spacieux pour discuter tranquillement ou prendre le temps de se détendre. La décoration de l’hôtel est inspirée de l’île elle-même, avec des teintes bleues rappelant la mer et le ciel, et des représentations de poissons volants.
Le Goto Tsubaki Hotel est situé en centre-ville, à quelques pas du port de Fukue et de nombreux restaurants, si vous avez envie d’essayer quelque chose de différent du restaurant italien de l’hôtel. Ne manquez pas le bœuf de Goto dans l’un des nombreux restaurants de yakiniku (viande grillée) de la région, ou laissez-vous tenter par un bol de riz accompagné de sashimi de poisson frais de saison provenant de Goto et ses alentours. Pour une collation ou un dessert original, assurez-vous de visiter le Furusatokan dans la rue des résidences de samouraïs, près des ruines du château. Au café qui se trouve-là, vous pourrez déguster un ensemble de desserts dont les kankoro mochi, une pâtisserie typique de Goto à base de patate douce, accompagné d’une tasse de thé vert ou de matcha.
Accès
Se rendre aux îles Goto est plus facile que vous ne l’imaginez. Même depuis Tokyo, vous pouvez rejoindre les îles en seulement quelques heures en prenant un vol de Tokyo à Nagasaki ou Fukuoka, et en empruntant un autre vol court vers Fukue. Vous pouvez également emprunter le bateau jetfoil depuis Nagasaki jusqu’au port de Fukue.
Si vous avez plus de temps et que vous souhaitez vivre une approche unique des îles, choisissez le ferry de nuit quittant le port de Hakata (Fukuoka) vers minuit et arrivant à Fukue le lendemain matin.
Les îles de la ville de Goto possèdent chacune leur propre style et caractère, mais leur histoire et leur beauté naturelle communes attirent des visiteurs du monde entier. Je me considère comme l’un des rares chanceux à avoir pu visiter Goto deux fois en un an, mais je réalise également que j’ai encore de nombreuses raisons d’y retourner. Alors que l’église catholique de Fukue et ses illuminations de Noël me disaient au revoir au loin, j’avais déjà hâte de revenir prochainement.
Article écrit en partenariat avec la ville de Goto
Traduit de l’anglais par Manon